Les studios Phi ont pris goût aux grands voyages immersifs ! Après le parcours en réalité virtuelle dans le ventre de la Station spatiale internationale, Phi fait équipe avec la société française Emissive pour nous faire voyager virtuellement en Égypte, dans la plus grande pyramide de Gizeh, Khéops. Une expérience fascinante.

Ceux qui n’ont jamais visité les pyramides d’Égypte seront ici gâtés. Espérons que cette expérience immersive ne les découragera pas de se rendre sur place. Surtout qu’il y a bien une centaine de pyramides le long du Nil que l’on peut voir, dont la plus vieille pyramide d’Égypte, qui se trouve à Saqqarah. Un must, diront les Français.

Il reste que les trois pyramides de Gizeh – celle de Khéops (Khoufou, en arabe), de son fils Khéfren et de son petit-fils Mykérinos, ainsi que les autres tombes royales et mastabas qui se trouvent autour, sur le plateau de Gizeh, à moins de 20 km du Caire, comptent parmi les plus accessibles et les mieux préservées d’Égypte.

Et comme on ne peut pas toujours les visiter – ça dépend des jours, le nombre de visiteurs y est souvent limité, et ce ne sont pas tous les recoins de la pyramide qui sont accessibles non plus –, l’occasion est infiniment belle d’y entrer virtuellement, en faisant un crochet… par le Vieux-Port de Montréal.

Une fois le casque de réalité virtuelle vissé sur la tête, l’aventure commence. Premier constat : notre guide, Mona, ne parle pas arabe. L’égyptologue parle français, anglais, mandarin, mais pas arabe… Le fondateur d’Emissive, Fabien Barati – qui a créé en 2022 l’expérience Éternelle Notre-Dame, à Paris – nous assure que c’est dans ses plans.

« L’expérience immersive L’horizon de Khéops est actuellement présentée en Chine, en Angleterre et en France, mais on aimerait bien sûr pouvoir offrir un choix de langue en arabe pour le public arabophone, et même la présenter en Égypte, à Gizeh, dans le nouveau Musée du Caire [qui n’est toujours pas ouvert au public], donc ça viendra », s’est-il défendu.

PHOTO ADIL BOUKIND, STUDIO PHI

Les visiteurs déambulent dans un immense espace sans jamais entrer en collision.

Mais passons cette question langagière, l’accueil de Mona est des plus chaleureux, et notre charmante guide nous mène tout droit vers l’entrée de la pyramide de Khéops sur une plateforme que nous partageons avec d’autres visiteurs – dont on peut voir les avatars, ce qui permet de circuler librement sans se cogner les uns contre les autres, ni foncer contre les murs, représentés par un quadrillage rouge.

Une expérience réaliste

La visite peut enfin commencer, et on perçoit même la lumière poussiéreuse du Caire qui perce à travers les rayons de soleil.

En fait, le réalisme graphique de l’intérieur de la pyramide est tout simplement renversant. Et contrairement à la visite de la Station spatiale internationale, celle de Khéops regorge d’informations pertinentes, en plus d’être éminemment sensorielle. Le contenu a d’ailleurs été validé par Peter Der Manuelian, professeur égyptologue de l’Université Harvard.

Il sera bien sûr question de la construction du monument funéraire, édifié il y a 4500 ans sous la IVe dynastie de l’Égypte ancienne – un exploit en soi ! – mais ce sera surtout l’occasion de visiter l’intérieur de la pyramide et ses différentes pièces et chambres. On assistera même au processus d’embaumement du pharaon et à la cérémonie funèbre qui a suivi.

PHOTO ADIL BOUKIND, STUDIO PHI

Vers les deux tiers du parcours, les visiteurs embarquent dans une barque solaire pour une visite du plateau de Gizeh, complètement reconstitué.

Au cours de la visite, Mona s’éclipsera, et ce sera le chat Bastet, déesse des félins, qui nous guidera dans les méandres de la pyramide et même au sommet du monument – notamment sur un tapis de pierres volant – jusqu’à la barque solaire, découverte dans les années 1950, qui nous mènera aux abords du complexe funéraire du plateau de Gizeh totalement reconstitué. Une vraie prouesse.

Aujourd’hui, pour ceux qui ont eu la chance de visiter les pyramides de Gizeh, on sait bien que la ville encercle les monuments de très, très près, et personne n’a échappé à la présence du PFK juste en face de l’imposant monument du Sphinx (entre autres) ; mais justement, cette immersion dans un plateau désertique virtuel où la ville nous semble si lointaine, nous procure un immense plaisir.

Bref, c’est l’occasion de faire un grand voyage d’environ 45 minutes à un coût relativement faible, considérant le difficile accès du lieu et surtout la qualité de la balade.

L’horizon de Khéops est présenté jusqu’au 31 mai au 2, rue de la Commune Ouest, juste à côté du Centre des sciences.

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