Le 7 octobre 2023, Jean Paul Riopelle aurait eu 100 ans. La Fondation Riopelle, qui a pour mission de célébrer sa mémoire et son art, orchestre l’évènement Grandeur nature, un grand nombre d’hommages qui seront rendus cette année à travers des expositions, la musique classique, le cirque, le théâtre, le cinéma, la poésie ou encore la littérature. D’autres lieux célébreront aussi l’artiste, notamment des galeries, si bien que 2023 sera l’année Riopelle !

1. Les expositions

Les occasions d’apprécier l’art de Jean Paul Riopelle ne manqueront pas cette année. La première expo sera à la galerie Simon Blais (18 janvier-25 février) avec la présentation d’estampes de 1967 à 1990. Puis, il y aura, du 2 février au 23 avril, Jean Paul Riopelle/Bonnie Baxter, Apprivoiser la bête au Musée des beaux-arts de Sherbrooke, sur la collaboration de Riopelle avec Bonnie Baxter, sa graveure pendant 10 ans. Contextes d’existence, conçue par la commissaire italienne Irene Campolmi, sera présentée au Musée d’art de Joliette du 11 février au 14 mai, puis au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, de juin à novembre, avant de partir en tournée.

PHOTO FOURNIE PAR LA FONDATION RIOPELLE

Le logo officiel des célébrations du centenaire de Riopelle aux couleurs des cinq saisons des festivités

Un monument-hommage à Riopelle sera inauguré à Montmagny le 12 mars, puis l’expo Empreintes sera présentée de mai à août à la galerie Montcalm de Gatineau. Riopelle et l’art populaire : Objet trouvé, détourné, volé, préparé par la fille de l’artiste, Yseult Riopelle, sera au Musée de Charlevoix, à La Malbaie, de juin à avril 2024. Une thématique inédite, dit-elle, alors que se croiseront la tradition d’art populaire du musée et l’attachement de Riopelle à cet art dont il s’est beaucoup inspiré.

Une exposition d’œuvres de 24 jeunes artistes inspirés par Riopelle aura lieu sur l’esplanade de la Biosphère, de juin 2023 à mai 2024. Riopelle, parfum d’atelier, dont la commissaire est également Yseult Riopelle, sera à l’affiche de la prestigieuse Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, dans le sud de la France, de juin à novembre. « Un hommage à l’amitié qui liait Aimé et Marguerite Maeght à Jean Paul, dit Yseult Riopelle. Avec des œuvres empruntées à des collections. Et des maquettes inédites, produites à partir de travaux de Riopelle, à l’époque où je dansais pour Merce Cunningham, à New York. »

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L’original rouge, 1981, lithographie sur papier Arches, 65,7 cm x 83,3 cm. © Succession Jean Paul Riopelle/SOCAN (2022).

L’été prochain, la bibliothèque de Montmagny proposera Sur les traces de Riopelle, ses dernières créations. Une réalisation d’Huguette Vachon, dernière compagne de l’artiste. À l’automne, L’empreinte Riopelle sera à Trois-Rivières, dans le cadre du Festival international de poésie.

Par ailleurs, une rétrospective Riopelle est en fin de création par la commissaire Sylvie Lacerte au Musée des beaux-arts du Canada. Elle sera présentée en octobre. « Elle couvrira les œuvres de jeunesse de Riopelle jusqu’à des créations plus tardives, explorant tous ses cycles de travail et ses médiums de prédilection », dit Sylvie Lacerte. La directrice générale de la Fondation Riopelle, Manon Gauthier, travaille à ce que cette exposition puisse, ensuite, être montrée ailleurs au Canada et à l’étranger.

Enfin, un « projet inspiré de l’œuvre de Jean Paul Riopelle » sera annoncé prochainement par le Musée des beaux-arts de Montréal, qui ne participe pas officiellement aux célébrations encadrées par la Fondation Riopelle.

2. Un hommage multidisciplinaire d’un océan à l’autre

La Fondation Riopelle a fait un appel à projets partout au Canada dans le but d’exposer des œuvres inédites d’artistes multidisciplinaires qui se seront inspirés de Riopelle. Les artistes ont été sélectionnés en décembre et seront exposés dans les provinces dès l’été prochain. « Notre ambition est de réunir tous ces projets et d’en faire une grande exposition canadienne », dit Manon Gauthier.

PHOTO JEAN-FRANÇOIS BRIÈRE, MBAM

Point de rencontre – Quintette (polyptyque), 1963, huile sur toile, 428 cm x 564 cm (5 panneaux). Paris, Centre national des arts plastiques. © Succession Jean Paul Riopelle/SOCAN (2022).

Un programme éducatif interactif, Studio Riopelle, a aussi été mis sur pied pour les écoliers. Il leur permet, depuis l’automne dernier, de s’exprimer sur des thèmes explorés par Riopelle. Au total, 5 millions d’élèves du primaire et du secondaire, de partout au Canada, auront découvert l’œuvre et la vision de Riopelle à l’issue des célébrations.

Consultez le site de Studio Riopelle

3. La musique

Blair Thomson, Serge Fiori et Nicolas Lemieux ont lancé, en novembre, un album qui nous plonge au cœur de l’œuvre de Riopelle. Riopelle symphonique sera interprété par l’Orchestre symphonique de Montréal les 16, 17 et 18 février à la salle Wilfrid-Pelletier. Le spectacle sera à Québec les 8 et 9 septembre 2023, ensuite ailleurs au Canada et en Europe en 2024.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Blair Thomson, Nicolas Lemieux et Serge Fiori lors du lancement de l’album Riopelle symphonique, en novembre dernier

Consultez le site de Riopelle symphonique

4. Cinéma, théâtre, cirque et littérature

Le Festival international du film sur l’art (FIFA) présentera cinq courts métrages en hommage à Riopelle, du 14 au 26 mars, à Montréal. Robert Lepage et sa troupe Ex Machina présenteront Le projet Riopelle (titre de travail) au théâtre Duceppe, à Montréal, au printemps prochain, à Québec, à l’automne 2023, puis ailleurs au Canada et en Europe. En juin, les 7 Doigts de la main proposeront le spectacle de cirque Riopelle Grandeur nature, à Montréal, puis en tournée au Canada et en France. Enfin, à l’automne, l’auteur et historien de l’art Pierre B. Landry lancera un ouvrage sur Riopelle intitulé Les êtres, saisons et territoires.

5. L’Espace Riopelle

L’année 2023 verra la mise en chantier de l’Espace Riopelle sur le site du Musée national des beaux-arts du Québec. Le bâtiment, qui rappellera l’atelier de l’artiste, est une conception des architectes FABG.

Il abritera, dès l’automne 2025, la plus grande collection publique d’œuvres de Riopelle, dont une quarantaine du collectionneur de Colombie-Britannique Michael Audain. Un écrin qui fera connaître l’artiste.

Ces célébrations, c’est bien, mais il ne faut pas que ce soit juste un feu d’artifice. Je voudrais que l’hommage se prolonge dans la continuité.

Yseult Riopelle, fille de Jean Paul Riopelle

Cette continuité sera assurée par le Centre de documentation et archives Riopelle qui donnera accès, sur l’internet, à un fonds documentaire. Et aussi par les tournées des expositions et spectacles hors Québec.

PHOTO FOURNIE PAR LA FONDATION RIOPELLE

Modélisation numérique du concept retenu pour le futur Espace Riopelle qui sera construit sur le site du Musée national des beaux-arts du Québec, à Québec. Image : Les architectes FABG/MNBAQ.

« La constellation qu’on propose dans le cadre de ce centenaire risque de marquer l’histoire, dit Manon Gauthier. Tous les projets s’étalent sur cinq saisons, car on a choisi de diffuser les projets à l’international en 2024, pour qu’en 2025, on revienne symboliquement à la maison pour l’ouverture de l’Espace Riopelle. »

PHOTO PIERRE MCCANN, ARCHIVES LA PRESSE

Jean Paul Riopelle et Maurice Richard en 1990

Grand admirateur canadien de Riopelle, l’homme d’affaires et mécène Michael Audain est ému de voir l’ampleur de cet hommage. « Je suis très touché par la réponse donnée, avec la variété des évènements que Manon Gauthier a réussi à rassembler. C’est merveilleux. Aucun autre artiste canadien n’a été ainsi célébré. On devrait le faire plus souvent. Il est important de célébrer, partout au Canada, les artistes canadiens pour leurs accomplissements. C’est magnifique que Riopelle soit honoré alors qu’on souligne, cette année, le 75anniversaire de Refus global. Les Automatistes méritent d’être mieux connus par les jeunes générations au Canada. »

Consultez le site de la Fondation Riopelle