(Paris) Collection Pinault
Si vous ne l’avez jamais visitée, il faut absolument réserver au moins deux heures pour vous promener au cœur de la Bourse de commerce, dans le quartier des Halles. Acheté par l’homme d’affaires et collectionneur François Pinault, l’édifice circulaire surmonté d’une coupole abrite des œuvres de sa collection d’art contemporain et présente, jusqu’au 16 janvier, des créations du génial Anri Sala, artiste européen (à la fois albanais, berlinois et parisien) dont le Musée d’art contemporain de Montréal avait présenté une expo en 2011.
Lisez notre article sur l’inauguration de la Bourse de commerceDans la rotonde de l’ancienne halle aux grains est projeté Time No Longer, sur un grand écran semi-circulaire qui épouse l’architecture des lieux (jusqu’au 16 janvier). Une fiction planante, en apesanteur, avec des extraits de l’Abîme des oiseaux, d’Olivier Messiaen, et des références à la maîtrise du temps et de l’espace. Plus loin, Take Over est la juxtaposition habile de deux films diffusant en parallèle les hymnes La Marseillaise et L’Internationale.
Il ne faut pas rater, au sous-sol, 1395 jours sans rouge, vidéo poignante sur la peur et la résilience des habitants de Sarajevo durant la guerre de 1992-1995, quand ils devaient traverser la rue en courant pour réduire les risques d’être abattus par des tireurs d’élite. Un film dont la tension est rythmée par la magnifique Symphonie pathétique de Tchaïkovsky. Mis à part Anri Sala, l’espace présente des œuvres de la Collection Pinault, notamment de Philippe Parreno, Felix Gonzalez-Torres, Duane Hanson ou encore Dominique Gonzalez-Foerster, avec une très agréable écoute d’une Maria Callas… en direct !
Institut du monde arabe
Incontournable arrêt pour élargir ses horizons, l’Institut du monde arabe présente, jusqu’au 4 juin, l’exposition Sur les routes de Samarcande, qui ravira les amateurs de soieries et de broderies d’or en provenance de l’Ouzbékistan. En parallèle, la très décoiffante expo Habibi, les révolutions de l’amour, un regard sans œillères sur les artistes LGBTQ+ des pays arabes. Enfin, une très belle expo sur Baya, icône de la peinture algérienne morte en 1998.
Fondation Vuitton
Autre passage obligé pour l’amateur d’art à Paris, l’édifice signé Frank Gehry abrite, jusqu’au 27 février, l’exposition Monet-Mitchell, commissariée par la directrice artistique de la Fondation Vuitton, Suzanne Pagé. Une introspection au cœur de l’influence des œuvres tardives de Claude Monet (1840-1926) sur la peinture de l’Américaine Joan Mitchell (1925-1992). La filiation picturale (paysage, sentiment et couleurs) est évidente dès 1955, soit dès le début de sa liaison avec Jean Paul Riopelle, ce dernier ayant aussi profondément admiré Monet, comme en a témoigné nombre de ses œuvres, telle Pavane (Hommage aux Nymphéas). Une exposition intéressante et concluante qui s’accompagne, en parallèle, d’une rétrospective Mitchell.
Autres expositions
Dans le cadre du 50e anniversaire de la mort de Pablo Picasso, le Musée de Montmartre rend hommage à Fernande Olivier (1881-1966), peintre et autrice qui vécut avec Picasso entre 1904 et 1912. Un commissariat de Nathalie Bondil sur une « femme de tête et femme de lettres » passée par toutes sortes d’épisodes déchirants dans sa vie. Une féministe et artiste de talent qui a croisé nombre d’artistes de l’époque tels que Paul Léautaud, Apollinaire, Braque, Derais, Le Douanier Rousseau, Max Jacob ou encore Matisse.
À noter que le Centre culturel canadien propose, jusqu’au 24 mars, Le synthétique au cœur de l’humain, avec des œuvres d’Hannah Claus, Pierre Huyghe, General Idea, Françoise Sullivan ou encore Nico Williams. Le duo longueuillois Viatour-Berthiaume vient d’installer sa dernière œuvre, Ô paysages québécois !, de façon permanente à la bibliothèque Gaston-Miron de l’Université Sorbonne Nouvelle. Il s’agit d’une sculpture d’un paysage dans le bois d’un érable et d’un pommier. Enfin, le musée d’Orsay expose des œuvres d’Edvard Munch jusqu’au 22 janvier. Bonnes visites !