Notre équipe a sélectionné quelques grandes histoires qui ont particulièrement défrayé la chronique au cours de la dernière année dans le domaine des arts.

Une année à s’inquiéter pour Céline Dion

C’est par l’entremise de courtes vidéos publiées sur l’internet que Céline Dion a donné de ses nouvelles au public cette année. Et elles n’ont jamais été particulièrement réjouissantes. Au printemps, la star avait annoncé le report de sa tournée européenne estivale en raison de spasmes musculaires, les mêmes qui l’avaient contrainte à proroger, en 2021, son nouveau spectacle en résidence à Las Vegas. Après plusieurs mois de silence radio et autant de rumeurs abracadabrantes, la bombe est tombée cette semaine. Dans un message filmé, la diva de Charlemagne a annoncé qu’elle souffrait d’une maladie neurologique rare appelée syndrome de Moersch et Woltman, qui l’affecte lorsqu’elle marche et lorsqu’elle utilise ses cordes vocales. Contrairement à ce que plusieurs espéraient, 2023 ne sera donc pas l’année du retour en forme. Mince consolation : au printemps, elle figurera au générique de Love Again, une comédie romantique américaine dans laquelle elle joue son propre rôle et pour laquelle elle vient d’enregistrer une nouvelle chanson.

Marc-André Lemieux, La Presse

Le « pouvoir gris » contre Joe Rogan

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Gilles Vigneault a fait retirer ses chansons de Spotify pour protester contre la désinformation de Joe Rogan.

La vie de journaliste vous procure parfois de ces improbables petits bonheurs, comme celui de pouvoir placer les noms Joe Rogan et Gilles Vigneault dans la même phrase. Quelques jours après Neil Young, qui a retiré ses albums de Spotify afin de protester contre les théories fumeuses sur la COVID-19 que charriait la populaire balado du héros des bros, l’entreprise reine de la diffusion en continu perdait un autre de ses manants en la vénérable personne du barde de Natashquan. Même s’il ne présente pas exactement les mêmes chiffres d’écoute que FouKi, le nonagénaire nous a ainsi rappelé ce que cela signifie que de se tenir droit comme un chêne.

Dominic Tardif, La Presse

Le congédiement de LaFlamme met le feu aux poudres

PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

Lisa LaFlamme, décorée de l’Ordre du Canada par la gouverneure générale Mary Simon, en novembre dernier

Les chefs d’antenne d’expérience n’ont pas tous été traités avec autant d’égard en 2022. Alors qu’au Québec, TVA a souligné la retraite de Pierre Bruneau avec tambour et trompette, au Canada anglais, la cheffe d’antenne Lisa LaFlamme s’est fait sèchement montrer la porte par CTV après 35 ans de loyaux services. Son congédiement a soulevé des questions de sexisme et d’âgisme, notamment parce qu’elle arborait des cheveux gris. Au moins, la populaire journaliste a connu un automne plus heureux. Elle est revenue en ondes en septembre pour couvrir la mort d’Élisabeth II comme correspondante spéciale pour CityNews, puis elle a reçu l’Ordre du Canada en novembre.

Marc-André Lemieux, La Presse

Sur quel pied danser avec les artistes russes ?

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Daniil Trifonov, en concert avec l’OSM à la Maison symphonique, en avril dernier

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a forcé les institutions culturelles à tracer une ligne avec les artistes russes appelés à se produire sur nos scènes. Cela n’est pas allé sans certaines valses-hésitations. Deux semaines après le début des opérations militaires russes, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) a par exemple décidé de retirer le jeune pianiste russe Alexander Malofeev d’un programme dirigé par le chef invité Michael Tilson Thomas à la Maison symphonique. Une décision vivement critiquée par la communauté musicale internationale. Un mois plus tard, le même orchestre faisait volte-face et accueillait le pianiste russe de réputation mondiale Daniil Trifonov. « On a donc pris la décision de ne pas boycotter les artistes, à moins qu’ils appuient cette guerre », confiait la cheffe de la direction de l’OSM, Madeleine Careau, à notre chroniqueur Mario Girard. L’art peut s’élever au-dessus de la politique ; n’empêche qu’on entendra peu de programmes russes dans les salles montréalaises.

Frédéric Murphy, La Presse

Les écolos aspergent les toiles

PHOTO JUST STOP OIL, FOURNIE PAR REUTERS

Des militants écologistes ont aspergé de soupe le tableau Les tournesols de Vincent Van Gogh à la National Gallery à Londres, le 14 octobre dernier.

Glasgow, Paris, Londres, Berlin, Madrid, Potsdam, La Haye, Vienne, Oslo, New York, Canberra, Milan et dernièrement Vancouver. Des œuvres d’art ont été prises pour cible, cette année, par des militants de la cause environnementale. « Pourquoi protégeons-nous ces peintures alors que nous ne protégeons pas les millions de vies qui seront perdues à cause du climat et de l’effondrement sociétal ? », a justifié l’organisation Just Stop Oil. Ces coups d’éclat ont choqué le monde de l’art, car si les actions n’ont pas endommagé les œuvres, elles font craindre le pire. Une centaine de musées internationaux a appelé à l’arrêt de ce vandalisme et à un dialogue constructif sur les sujets de société.

Éric Clément, La Presse

Ticketmaster devra-t-elle rendre des comptes ?

PHOTO JOEL C RYAN, ARCHIVES INVISION/AP

Taylor Swift en concert au Wembley Stadium de Londres en juin 2018

Le chaos qu’a suscité la mise en vente des billets pour la tournée Eras de Taylor Swift a fait couler beaucoup d’encre et même alerté les autorités. Après un report de la mise en vente en raison d’une trop forte demande, les admirateurs de la chanteuse qui avaient un code pour la prévente sur la plateforme Ticketmaster se sont rués sur les billets (tout comme les revendeurs). Toutes les places ont été vendues à ce moment, si bien que la vente générale qui devait suivre a été annulée. Les Swifties, en colère, doivent désormais se rabattre sur les sites de revente, où les prix atteignent dans certains cas plusieurs milliers de dollars. Alerté par les admirateurs et certains élus, le département de la Justice des États-Unis enquête désormais sur les circonstances de cette vente.

Marissa Groguhé, La Presse

Verra-t-on le Lagaffe de Delaf ?

PLANCHE FOURNIE PAR DUPUIS

La publication de l’album Le retour de Gaston Lagaffe, dont le bédéiste québécois Delaf signe les gags et le dessin, a été suspendue en mai.

Douche froide pour le bédéiste québécois Delaf : annoncée en mars, la publication de l’album Le retour de Gaston Lagaffe, dont il signe les gags et le dessin, a été suspendue en mai. La fille de Franquin s’oppose à la résurrection du personnage par les éditions Dupuis, arguant que son père ne voulait pas que le personnage lui survive. L’affaire a été soumise à un arbitrage judiciaire et, au moment de publier, la décision du tribunal n’avait toujours pas été rendue.

Alexandre Vigneault, La Presse