Artiste, docteure en pharmacologie et nomade malgache, la magnifique Razia Said se produit ce soir au Cabaret du Mile End, avec Jaojoby, Charles Kely et le groupe Saramba, dans le cadre des Nuits d'Afrique.

«Pour mon album Zebu Nation [lancé en 2010], j'ai décidé d'explorer les sons de Madagascar. Puisque mon album précédent, Magical, ne comportait pas grand-chose de mon pays natal, j'ai voulu retourner aux sources, explique-t-elle à La Presse. Je suis partie à Madagascar pour y enregistrer des sons. «

Reforestation

«En traversant la partie sud du pays, j'ai vu plusieurs forêts en train de brûler. D'abord étonnée, j'ai eu ensuite le sentiment que le pays entier allait y passer! J'ai alors commencé à m'informer, parler aux gens. Quand on brûle, ai-je appris, on enrichit la terre pour trois ans. Puis, la terre devient complètement démunie. Le processus de désertification est alors en marche.

«J'ai donc décidé que mon album parlerait d'environnement. Sept textes de Zebu Nation traitent de ce sujet. J'ai aussi voulu chanter ces textes en malgache, car je trouvais important que mes compatriotes sachent ce dont je parlais.»

Après la sortie de Zebu Nation, Razia Said a mis en oeuvre une opération de reforestation à Madagascar, question de faire un geste positif.

«C'était dans la partie d'où je viens, là où se trouve le parc national de Masoala, dit-elle. Puisqu'on y coupe illégalement le bois précieux, on détruit la biodiversité de Madagascar. Comment convaincre les Malgaches qui vivent des conditions économiques extrêmement difficiles de refuser les offres de grandes organisations qui leur permettent de nourrir leur famille en coupant ce bois? Pas évident...»

Razia Said a organisé un festival de musique en octobre 2011, pour récolter des fonds nécessaires à la reforestation, avec la collaboration de Jaojoby, un des plus grands artistes de la chanson à Madagascar, le groupe Saramba et le guitariste Charles Kely.

Opération réussie: la musicienne et ses collègues ont attiré près de 20 000 personnes aux abords de la forêt de Masoala.

«L'occasion était belle de partir en tournée avec ces artistes afin de sensibiliser le public et de collecter des fonds destinés à la reforestation, souligne Razia Said. Nous espérons toujours convaincre une organisation beaucoup plus puissante financièrement, pour provoquer un vrai changement à Madagascar.»

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