«Je veux voter moi aussi». Huit ans après avoir participé en tant que volontaire aux campagnes présidentielles d'Al Gore et sénatoriale d'Hillary Clinton, le communicant hongrois Gabor Rosta a créé un site permettant à tout un chacun de participer aux élections américaines.

«Je veux voter moi aussi». Huit ans après avoir participé en tant que volontaire aux campagnes présidentielles d'Al Gore et sénatoriale d'Hillary Clinton, le communicant hongrois Gabor Rosta a créé un site permettant à tout un chacun de participer aux élections américaines.

 «Les dirigeants politiques, et en particulier les présidents américains, prennent des décisions qui ont des répercussions bien au-delà de leurs frontières», insiste Gabor Rosta, ancien étudiant en sciences politiques, désormais la trentaine bien tassée.

Son site www.iwanttovotetoo.com, lancé cet été, permet au monde entier d'exprimer son opinion. Un vote électronique simultané y sera organisé simultanément à l'élection réelle le 4 novembre qui se jouera entre le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain.

Le site est pour l'instant disponible en anglais, français, allemand, espagnol, chinois, russe, arabe et hongrois.

Les participants restent anonymes mais doivent s'inscrire en précisant leur sexe, leur année de naissance, leur pays d'origine et leur religion.

 «Ces votes créeront une base de données disponible pour tous, juste après la fermeture des bureaux de vote dans le dernier État à Hawaï. Le vote électronique mondial pourra être immédiatement analysé avec différents filtres. Nous pourrons par exemple savoir comment votent les musulmans français», précise le responsable du site.

 «Naturellement la protection des données personnelles est essentielle», admet-il, en insistant sur le feu vert rapide donné par l'autorité hongroise compétente. «Au moment où l'électeur vote, son adresse électronique sera effacée du système» et ne pourra pas être utilisées à des fins commerciales, insiste Gabor Rosta.

Le scrutin ne devrait pas réserver de surprise quant aux préférences des électeurs européens, le démocrate Barack Obama, selon les sondages, étant promis à une nette «victoire» sur ce continent. Ainsi, d'après un sondage effectué en Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie et Russie par un journal britannique en mai 2008, le sénateur de l'Illinois obtiendrait 52% des voix, contre 15% à son adversaire républicain. En Italie, Obama atteignait même le score de 70%.

Si l'objet initial du projet était les élections américaines, le rejet en juin par les électeurs irlandais du Traité de Lisbonne a décidé Gabor Rosta à étendre son concept.

Selon lui, la question concerne beaucoup plus de gens en Europe que les Irlandais qui ont rejeté le Traité et c'est pourquoi il organisera sur son site son propre référendum le 7 octobre, une semaine avant un Conseil européen où l'Irlande doit dévoiler des propositions pour sortir l'UE de la crise.

Néanmoins, pour garantir un résultat valable, Gabor Rosta devra obtenir une nette augmentatioon du nombre d'inscrits sur son site, moins de 300 actuellement. «Je ne suis pas inquiet. Il y a encore plus de deux mois jusqu'aux élections américaines. De nombreux visiteurs non inscrits ont surfé sur le site, je suis confiant qu'ils reviendront s'enregistrer quand la date se rapprochera», conclut-il.