Les actions des sociétés de jeux sur Internet étaient en chute libre lundi matin à la Bourse de Londres, après l'adoption aux États-Unis d'une loi interdisant la plupart des formes de paris en ligne, redoutée de longue date par le secteur.

Les actions des sociétés de jeux sur Internet étaient en chute libre lundi matin à la Bourse de Londres, après l'adoption aux États-Unis d'une loi interdisant la plupart des formes de paris en ligne, redoutée de longue date par le secteur.

PartyGaming, numéro un mondial du cyberpoker coté à l'indice Footsie-100 des principales valeurs, perdait 61% de sa valeur à 07H35 GMT, tandis que les titres de 888 et SportingBet reculaient de 44% et 63% respectivement.

Dans le même secteur, Emire Online lâchait 34% et Neteller cédait 58%.

Une loi votée samedi par la Chambre des représentants et le Sénat américains, et adressée au président George W. Bush pour approbation, interdit aux banques et aux sociétés qui émettent des cartes de crédit d'accepter des paiements sur les sites internet de paris.

Les sociétés britanniques 888, PartyGaming, Leisure Gaming, Neteller et Empire Online ont prévenu en conséquence qu'elles suspendaient leurs activités américaines, ou les suspendraient après validation définitive de la loi par la Maison Blanche, et que leurs résultats financiers en pâtiraient fortement car elles réalisent l'essentiel de leurs revenus outre-Atlantique.

888 a ainsi tiré 52% de ses revenus des États-Unis au premier semestre 2006. PartyGaming, qui renoncera à ses clients américains si George Bush donne son feu vert au durcissement de la législation, a averti que ses résultats 2006 et 2007 seraient bien en-deçà des attentes du marché.

William Hill, dont les officines de paris sont l'une des enseignes emblématiques des artères commerçantes britanniques, avait déjà annoncé mercredi qu'il ne prenait plus de mises américaines sur ses sites de casino et de poker en ligne.

Plusieurs dirigeants de sociétés de paris sur internet avaient été arrêtés sur le sol américain ces dernières semaines pour infraction à la loi sur les jeux. Peter Dicks, président démissionnaire de Sportingbet, a depuis été libéré sous caution et autorisé à retourner au Royaume-Uni, tandis que David Carruthers, directeur général de BetOnSports, depuis démis de ses fonctions, a été assigné à résidence au Texas.

L'application de l'actuelle législation américaine sur les jeux au domaine de l'internet était jusqu'ici assez floue. Les sociétés de paris redoutaient un renforcement de la loi depuis deux ans alors que le secteur est en plein boom, avec des revenus estimés à 12 milliards de dollars dans le monde.

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