(Paris) Google a dévoilé mercredi une série de fonctionnalités enrichies par l’intelligence artificielle (IA) et annoncé avoir lancé des tests pour intégrer l’IA à son moteur de recherche en pleine bataille contre son rival Microsoft dans ce domaine clé.

Lors d’un évènement organisé à Paris devant des dizaines de journalistes européens, le géant de la recherche sur l’internet a montré des fonctionnalités de réalité augmentée, de nouvelles représentations en 3D générées à partir de ses images de rues et de nouvelles possibilités de recherche d’information sur des photos.

Il a aussi présenté une nouvelle application de recherches dans les œuvres d’art.

Trois de ses cadres avaient fait le déplacement, une façon de donner une dimension internationale et multilingue à ses projets basés sur l’intelligence artificielle.

Au lendemain de l’annonce de Microsoft de l’intégration de l’IA conversationnelle ChatGPT dans son moteur de recherche Bing, en version test, Google n’a pas donné de précision sur la manière dont sa propre IA conversationnelle Bard, annoncée lundi, serait intégrée à son moteur.

« Nous avons encore besoin de tests massifs », a reconnu Prabhakar Raghavan, vice-président principal chargé notamment du moteur de recherche.

Comme son rival la veille, il a estimé que l’intégration de l’IA constituerait « une nouvelle ère de la recherche », les mots mêmes du patron de Microsoft, Satya Nadella.

Mais il n’a pas voulu préciser de délai pour une version grand public, répétant que ce serait « dans quelques semaines ». « Ce sera quand nous serons satisfaits du résultat », a-t-il ajouté prudemment, allusion aux nombreux déboires de ChatGPT et des autres IA conversationnelles, aux réponses parfois absurdes ou déplacées.

Il a aussi assuré non seulement que l’IA ne donnerait pas « une seule bonne réponse », mais aussi que cela ne découragerait pas les internautes d’aller sur d’autres sites.

Les analystes craignent un appauvrissement de la quantité d’informations, mais aussi des revenus publicitaires de tous les sites web.

« Nous voulons toujours que les gens explorent le web », a lancé Elizabeth Reid, également chargée du moteur de recherche. « Les gens voudront toujours des informations venant de personnes auxquelles ils peuvent s’identifier. Il y aura toujours des influenceuses beauté. »

Google n’a pas non plus précisé si son IA indiquerait les sources de ses réponses et a reconnu que la technologie actuelle de l’IA ne garantissait pas des réponses 100 % justes.

Le groupe a assuré ne pas avoir cédé à la pression de Microsoft et au succès mondial de ChatGPT pour accélérer ses annonces.

« Nous travaillons sur l’IA depuis des années », ont expliqué ses dirigeants. « Aucun évènement particulier ne nous a poussés à faire ces annonces maintenant », ont-ils affirmé.