Gotham Knights, le dernier-né de la franchise Batman concocté à Montréal par WB Games, est un jouissif mélange de combats et d’enquête policière déclenchée par la mort du Chevalier noir. Au menu : contenu dense, ambiance sombre et écriture plutôt convenue, malgré quelques traits de génie.

Car on démarre très fort dans ce RPG d’action à la troisième personne qui débarque sur les tablettes ce vendredi. Batman se fait laminer tristement sous nos yeux par un méchant, Ra’s al Ghul — « Tête de monstre » en arabe. Tout est détruit, de la Batcave à l’équipement du héros, en passant par Ra’s al Ghul qui aboutit dans une morgue.

Entre quatre choix

Batman ne réapparaîtra pas, nous tenons l’information des concepteurs du jeu puisque nous n’avons évidemment pu terminer l’aventure en 15 petites heures de jeu. Ce sera à ses quatre assistants, Batgirl, Nightwing, Red Hood et Robin, de compléter l’enquête.

C’est ici que le joueur insère son jeton. On a d’abord le choix entre les quatre personnages, dont chacun a ses habiletés. Red Hood (Jason Todd) est un gros musclé mort puis ressuscité dont la spécialité est la force brutale. Robin (Tim Drake), est intelligent et furtif. Nightwing (Dick Grayson) est un bellâtre acrobate qui maîtrise ses doubles bâtons d’escrime. Enfin, Batgirl (Barbara Gordon) pratique une série de sports de combats, ce qui la rend particulièrement utile dans ce jeu. Aucun n’est considéré comme un héros à la mesure de Batman, et ils se le feront dire par la foule et les méchants qu’ils auront à côtoyer. Il est possible tout au long du jeu de changer de personnage, mais l’opération n’est pas trop tentante : vous gardez le même niveau, mais vous devez réaffecter tous vos points de compétence et votre armement.

Nous avons donc gardé Batgirl pour la grande majorité de nos 15 heures de jeu. La tâche la plus routinière : Gotham, sans Batman, est ravagée par des gangs issus de la mafia, de parias, de « régulateurs » et de flics corrompus dont il faut stopper les activités. Elle est un peu répétitive et consiste à assommer des criminels pour amasser des points d’expérience et des récompenses.

Il faut également débloquer des capacités spéciales en découvrant des caches installées par Batman, en nettoyant le ciel de drones qui empêchent les voyages rapides et en récoltant diverses pièces payantes. Enfin, il y a l’axe narratif principal, où l’on doit suivre les ordres successifs pour faire avancer l’enquête en rencontrant des méchants comme le Pingouin, Mr Freeze et Harley Quinn.

Combat ou enquête

Ces rencontres sont les plus intéressantes du point de vue narratif, car ces personnages sont très étoffés et se révèlent drôles, vicieux, ironiques ou repentants. Cet esprit ne se retrouve malheureusement pas toujours dans le jeu, alors que la majorité des ennemis ou des badauds de Gotham sont sur le pilote automatique.

Pour l’action, on alterne entre deux modes : combat et enquête. Les combats sont très axés sur le corps-à-corps où il faut frapper et éviter les coups au bon moment, avec la capacité d’envoyer des projectiles en visant justement. Ces combats, résumons-le, sont délicieux et donnent la pleine mesure des consoles nouvelle génération, avec une réactivité impressionnante et des effets spéciaux et au ralenti. Les connaisseurs reconnaîtront la mécanique des jeux Spider-Man, mais on a ici une innovation très rigolote : si vous n’êtes pas trop impatient et ne lavez pas tout le monde, vous pourrez interroger le survivant du gang pour obtenir des informations.

La mécanique, elle, est agrémentée de plusieurs aides : on peut circuler en moto en suivant des flèches tracées au sol, les étapes suivantes sont bien indiquées avec des losanges et on peut surtout sauter d’un point à un autre en repérant des points d’ancrage et en lançant un câble.

Tous ces combats mènent à un point : le Beffroi où se retrouvent les quatre chevaliers après leurs nuits de patrouilles. Les échanges entre eux sont sympathiques, mais ne sauraient être qualifiés de transcendants. C’est d’autant plus étonnant que des dialogues avec des méchants comme le Pingouin et Harley Quinn nous avaient mis l’eau à la bouche. Mais les chiens ne font pas des chats : les aventures de superhéros ne sont pas des films d’auteur, rarement en tout cas. Et l’enquête, elle, est un cas classique d’embrouillamini où s’affrontent méchants, gangs, vieux amis et nouveaux héros. La complexité n’est pas toujours synonyme de profondeur.

Mais il y a là de quoi passer quelques dizaines d’heures de plaisir, pas de doute.

Gotham Knights

Sortie : 21 octobre

Sur PS5 et Xbox Series

Essayé sur une copie fournie par WB Games, sur PS5

Note : 8 sur 10

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