L’exportation a été la bouée de sauvetage d’Ecosolaris, une PME de Saint-Jérôme spécialisée dans l’énergie solaire hors réseau et les planchers radiants.

En 2009, Martin Lambert fonde Ecosolaris, qui se spécialise alors uniquement dans la vente et l’installation de systèmes électriques fonctionnant à l’énergie solaire. « Ce n’était peut-être pas la meilleure idée qui m’est venue, l’électricité [au Québec] étant la moins chère en Amérique du Nord et le climat, le plus difficile au Canada. D’instinct, lancer une compagnie de panneaux solaires ici... disons que ça a pris plus de temps que si j’avais lancé cette compagnie en Californie », raconte-t-il en riant.

Des pertes et des deuils

Bien que son entreprise obtienne quelques contrats dans la province, principalement pour alimenter des pourvoiries et des camps de chasse situés trop loin pour se brancher au réseau d’Hydro-Québec, l’entrepreneur n’arrive pas à joindre les deux bouts.

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE

Martin Lambert, fondateur d’Ecosolaris

Si l’entreprise ne fonctionne pas ici, je vais lui trouver un créneau à l’étranger.

Martin Lambert, fondateur d’Ecosolaris

Ecosolaris ouvre donc une succursale au Bénin. « On a essayé de vendre en Afrique parce que la demande était énorme », explique Martin Lambert. Cette expérience autofinancée se solde par un échec. « Ç’a été une source monumentale de pertes financières et de deuils », avoue l’entrepreneur.

Diversification et division complémentaire

En 2016, Ecosolaris fait l’acquisition de GTGlobe, une entreprise manufacturière de composants de planchers radiants en activité depuis 2003. « On a ratissé vraiment large pendant longtemps pour essayer de joindre les deux bouts. C’est un peu comme ça que le radiant est rentré. C’est une division complémentaire », explique M. Lambert. « On essayait plein d’affaires pour se garder une rentabilité et une crédibilité. C’est un peu comme ça qu’est venue la thermopompe solaire, qui a été un peu une révélation », continue-t-il.

Alimentée à l’énergie solaire, la thermopompe d’Ecosolaris produit en chauffage ou en climatisation de trois à quatre fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. C’est cette thermopompe qui a ouvert les vannes à l’exportation internationale... et à la rentabilité.

La magie des réseaux sociaux

« On a fait deux, trois vidéos YouTube un peu “boboches” et ça m’arrivait de Dubaï pour me dire : “J’ai vu ta thermopompe et on aimerait t’inviter à venir parler de ton produit.” C’est comme ça qu’on a parti pas mal plus l’exportation », raconte Martin Lambert.

En plus de la magie des réseaux sociaux, la PME d’une quinzaine d’employés vend ses produits sur le web, sur son site, mais aussi sur celui du géant Amazon. Ainsi, depuis 2020, l’entrepreneur affirme avoir connu une réelle explosion de ses exportations. Les États-Unis, les Caraïbes et le reste du Canada sont ses principaux clients. En plus des thermopompes, la demande est grande pour les batteries au lithium et les systèmes pour véhicules récréatifs que propose l’entreprise de Saint-Jérôme.

Réalisant environ le tiers de son chiffre d’affaires hors Québec, Ecosolaris a remporté l’an dernier le prix « Nouvel exportateur » du concours MercadOr Laurentides, qui récompense une entreprise exportant à l’international depuis moins de cinq ans. Cette année, elle est finaliste dans la même catégorie pour le concours MercadOr national.