Les ventes résidentielles ont augmenté pour le deuxième mois consécutif en janvier au Canada, a révélé mercredi l’Association canadienne de l’immobilier (ACI), qui a aussi constaté que la baisse des prix amorcée en décembre s’est poursuivie.

Après ajustements saisonniers, les ventes résidentielles ont connu une hausse de 3,7 % en janvier par rapport à décembre, tandis qu’elles ont bondi de 22 % par rapport à janvier 2023.

Dans le deuxième cas, cependant, la hausse marquée est plutôt attribuable à un mois de janvier 2023 particulièrement faible, qui a été « le pire début d’année des deux dernières décennies », a rappelé l’ACI.

L’augmentation observée en janvier s’est tout de même ajoutée à la hausse de 8,7 %, désaisonnalisée, de l’activité immobilière qui avait été enregistrée en décembre par rapport au mois précédent.

Puisque les ventes sont en hausse, les conditions du marché se sont considérablement resserrées, et ce, même si les prix suivent une tendance à la baisse dans les secteurs où les ventes ont le plus augmenté au cours des deux derniers mois.

« Dans l’ensemble, les tendances suggèrent un marché qui commence à se redresser, mais qui doit encore surmonter les faiblesses des deux dernières années », a soutenu l’économiste principal de l’ACI, Shaun Cathcart, dans un communiqué.

Les ventes survenues en janvier demeurent toujours inférieures d’environ 9 % à la moyenne sur 10 ans.

Des hausses ont notamment été enregistrées dans la région du Grand Toronto, ainsi qu’à Hamilton-Burlington, à Montréal, dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser, à Calgary et dans la plupart des secteurs du Grand Golden Horseshoe et des régions de villégiature de l’Ontario.

Le prix de référence global, qui vise à représenter les changements de prix d’une maison typique, a augmenté de 0,6 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 717 800 $. Il a cependant chuté de 1,2 % d’un mois à l’autre.

La hausse de l’activité et la faiblesse des prix sont majoritairement attribuables aux conditions du marché en Ontario et en Colombie-Britannique, selon ce qu’a indiqué l’économiste à la Banque TD Rishi Sondhi dans une note d’analyse.

« Notre point de vue sur cette dichotomie est que les propriétaires ont fait une croix sur le prix qu’ils demandaient pour vendre leur maison, car les conditions de ces marchés favorisaient les acheteurs », a-t-il expliqué.

La hausse des ventes, favorisée par les conditions météorologiques clémentes et la baisse des rendements obligataires, a dépassé les attentes de la TD, a ajouté M. Sondhi.

Même si nous nous attendions à ce que les ventes de maisons au Canada augmentent au premier trimestre, elles sont en voie de dépasser nos prévisions d’une marge considérable.

Rishi Sondhi, économiste à la Banque TD

L’augmentation des ventes a dépassé le nombre de propriétés nouvellement inscrites, en hausse de 1,5 % d’un mois à l’autre, ce qui a ainsi créé un marché plus équilibré.

M. Sondhi a mentionné que la croissance moyenne des prix des résidences devrait se poursuivre dans des marchés plus tendus, mais que de graves détériorations de l’accessibilité dans certains marchés devraient limiter la croissance galopante des prix.

De son côté, l’économiste principal de BMO, Robert Kavcic, a rappelé dans une autre note que les ventes sont généralement faibles pendant les mois d’hiver. Ce n’est donc que lorsque les données du printemps commenceront à être publiées que l’on pourra réellement avoir une idée claire de la tendance.

« Il faudra vraiment attendre de voir les chiffres pour mars et les mois suivants », a prévenu M. Kavcic.