(Montréal) Le marché des chalets hivernaux résiste à l’effet de la hausse des taux d’intérêt. Malgré une modération de l’activité, les prix augmentent dans la plupart des centres de villégiature, selon un rapport de Royal LePage.

Au cours des 10 premiers mois de l’année, le prix médian des unifamiliales situées à proximité des stations de ski a augmenté de 7,8 % pour s’établir à 501 600 $ par rapport à l’année précédente. Les copropriétés dans les mêmes secteurs, pour leur part, ont vu leur valeur progresser de 4,9 % pour s’établir à 399 300 $.

Les gens qui achètent une propriété récréative hivernale sont aisés et ressentent moins les effets de la hausse des taux d’intérêt, avance Éric Léger, courtier immobilier dans le secteur des Laurentides chez Royal LePage.

On ne sent pas trop d’impact majeur sur nos marchés parce que ces gens-là ont quand même un certain niveau d’épargne et de stabilité financière qui leur a permis de réaliser ce rêve-là.

Éric Léger, courtier immobilier chez Royal LePage

Les propriétés n’ont ainsi pas de difficulté à trouver preneur. « C’est pour ça qu’on ne voit pas une augmentation significative de l’inventaire des propriétés à vendre dans nos régions. »

Le marché donne tout de même des signes de modération. Le nombre de transactions pour les unifamiliales dans le secteur a reculé de 8,5 %, toujours pour les dix premiers mois de l’année. La baisse est de 22,8 % pour les copropriétés.

Dans ce contexte de modération, Royal LePage anticipe que les prix des unifamiliales dans les secteurs à proximité d’une station de ski augmenteront de 1,8 %.

La rareté de ce type de propriété permet toutefois de soutenir les prix, malgré cette accalmie. Dans ce contexte, la demande demeure forte, mais les situations de surenchère se font maintenant beaucoup plus rares, observe Véronique Boucher, courtière dans la région de l’Estrie chez Royal LePage.

Elle souligne que les délais de vente sont un peu plus longs et que le processus de négociation est redevenu « normal ». « Donc, on observe qu’il y a des négociations sur les prix affichés, présentement. Ce n’est pas d’énormes négociations, mais on est vraiment plus dans une situation de surenchère. À part quelques exceptions, mais ce n’est pas comme pas comme avant. »

Les deux courtiers estiment qu’il s’agit encore d’un marché à l’avantage du vendeur. « Je ne pense pas que l’acheteur a le gros bout du bâton pour la négociation, parce qu’il y a quand même encore une rareté », répond M. Léger.

Même s’ils ont le « gros bout du bâton », bien des propriétaires ne sont pas pressés de vendre dans un marché serré. « Vous savez, vendre, c’est une belle affaire, mais il faut se relocaliser et les coûts sont élevés partout », ajoute le courtier.

La fin de la location à court terme ?

Une chose est certaine, l’intérêt d’investisseurs qui achètent en vue de louer leur propriété à court terme sur une plateforme comme Airbnb s’est estompé tandis que plusieurs municipalités resserrent leurs règles.

« Quelqu’un qui veut faire de la location à court terme et qui envisage d’acheter, c’est un marché qui se rapetisse, rapetisse, rapetisse, pour ne pas dire qu’il est appelé à disparaître dans bon nombre de municipalités », constate M. Léger.

Cette tendance n’aura probablement pas un grand impact sur le marché tandis que plusieurs secteurs prisés imposaient déjà des contraintes sur la location à court terme, ajoute Mme Boucher. « C’était déjà très difficile dans notre coin. Ce n’est pas vraiment le bienvenu. »