Quelques logos porteurs d’enseignements, aux yeux de nos expertes.

NASA

Le logo de la NASA a été créé par James Modarelli en 1959.

« Une identité n’est pas réussie seulement si elle coche une série de critères. Il n’y a pas toujours de recette… Elle doit d’abord, je pense, raconter une histoire », soutient Catherine D’Amours.

Créé par James Modarelli en 1959, le logo de la NASA s’inscrit dans un cercle qui réfère à une planète et à la voûte étoilée. Le chevron rouge symbolise l’aéronautique et l’ellipse montre l’orbite d’un vaisseau spatial.

« Ce logo de la NASA est pour moi bien particulier. Parce que cette histoire a marqué l’imaginaire de la planète entière, c’est un logo qui est entré dans le cœur de bien des gens. En tout cas, le mien. »

High Line

Le logo de la voie piétonne surélevée High Line à New York a été créé par la designer Paula Sher.

« L’identité du High Line à New York est un bon exemple pour moi d’un logo réussi, exprime Catherine D’Amours. Il raconte une histoire, il est né d’une démarche incarnée par la communauté. »

Le High Line est une voie ferrée surélevée qui traversait le West Side de Manhattan. Sa structure a été préservée et transformée en promenade verte à l’instigation de l’organisme à but non lucratif Friends of the High Line.

« Le logo a d’abord été imaginé pour l’organisme et est devenu l’emblème du lieu par la suite. »

« C’est également un logo réalisé par une femme, Paula Sher, chez Pentagram. Il est plus fréquent maintenant de voir des femmes en design, mais à une certaine époque, leurs noms étaient dans l’ombre. »

CN

Œuvre du graphiste canadien Allan Fleming, le logo du Canadien National date de 1960 et n’a pas pris une ride.

Œuvre du graphiste canadien Allan Fleming, le logo du Canadien National a été présenté en 1960. Le C et le N, unis, forment une voie ferrée qui serpente.

« La signature est simple, reconnaissable, polyvalente, intemporelle et son système permet une grande cohérence dans toutes les déclinaisons, souligne Catherine D’Amours. Le logo et le système identitaire de CN restent à mon avis l’une des identités les plus fortes de tous les temps. »

LOOP Mission

Le logo de LOOP Mission illustre sa mission de recycler en boissons les fruits et légumes malformés ou près de la péremption.

« J’inviterais les PME à investir dans la création d’une marque en lien avec leurs valeurs », avise Hélène Godin, citant LOOP Mission en exemple.

LOOP Mission est une petite entreprise montréalaise qui transforme en boissons les fruits et légumes rejetés en raison de leurs formes incongrues ou parce qu’ils s’approchent de la péremption.

« Le nom parle du cycle. Ils ont un logo quand même assez simple, qui va certainement durer dans le temps. Derrière leur proposition de valeurs qui est intéressante – ils recyclent –, il y a quelque chose qu’on comprend dans leur logo. Il raconte une histoire. »

STM

Dans le logo de la STM apparu en 2009, le chevron jaune, qui symbolise le citoyen, et le chevron bleu, qui représente la STM, tournent au vert quand ils se rencontrent.

Auparavant directrice de la création et vice-présidente chez Sid Lee, Hélène Godin avait dirigé l’équipe qui a créé en 2009 la nouvelle image de marque de la STM.

Le chevron jaune, qui symbolise le citoyen, et le chevron bleu, qui représente la STM, tournent au vert quand ils se rencontrent.

« Ce qu’on a surtout amené, dans la nouvelle marque, qui est encore très pertinente aujourd’hui, c’est une proposition de valeur : chaque passage compte pour la planète, explique-t-elle. Plus tu prends le transport collectif, plus tu fais du bien à la planète. »

Desjardins

Le logo de Desjardins à l’ère du numérique, créé en 2018 avec l’agence LG2.

La transformation de l’identité du Mouvement Desjardins en 2018 illustre bien l’évolution d’un logo reconnu vers sa substantifique moelle.

« Il y avait un besoin de modernité et il y avait de nouvelles plateformes qui demandaient à Desjardins de s’adapter », observe Catherine D’Amours. « Je pense aux plateformes mobiles entre autres, où l’abeille au centre de l’alvéole était rendue minuscule, et avait l’air davantage d’une tache. Le besoin de lisibilité du logo faisait en sorte que Desjardins devait s’adapter. »

Après l’intervention de l’agence LG2, il n’est plus demeuré qu’une alvéole verte, toujours reconnaissable, au trait épaissi.