Les Industries Dorel ont licencié des travailleurs au dernier trimestre dans le cadre d’une stratégie de réduction des coûts dans un contexte de pertes continues alimentées par une faible demande pour les meubles, même si l’entreprise a publié ses meilleurs résultats financiers depuis deux ans et demi.

Le fabricant de produits pour enfants et de meubles de maison a supprimé 40 employés à l’intérieur de cette dernière division, soit environ 5 % de son effectif nord-américain, selon les documents financiers déposés mardi.

« Nous avons essentiellement restructuré de manière à regrouper quelques unités opérationnelles en une seule et à réduire nos effectifs », a déclaré mardi le président et chef de la direction, Martin Schwartz, aux analystes lors d’une conférence téléphonique.

La société montréalaise Dorel a également mis à pied 30 employés de sa division Produits de puériculture, qui vend des sièges d’auto et des poussettes dans de nombreux pays. Ces réductions représentent 1 % des 2740 employés que comptait alors cette division.

Les licenciements ont constitué l’essentiel de la stratégie de réduction des coûts de la société, qui comptait 3885 employés au 30 décembre.

Le coût total des licenciements s’élève à 4,6 millions, principalement en indemnités de départ et de licenciement, a indiqué l’entreprise. Cette décision permettra probablement de réaliser des économies de 6,5 millions cette année, a mentionné M. Schwartz.

La société a enregistré une perte nette de 3,8 millions US pour le trimestre se terminant le 31 décembre, contre une perte de 41,4 millions US pour la même période l’an dernier.

Le bénéfice ajusté a bondi à 200 000 $ US, marquant aussi la première fois que Dorel évite une perte ajustée depuis le deuxième trimestre de 2021.

Une augmentation de 12 % des revenus de la division des produits de puériculture de l’entreprise familiale a permis de compenser une baisse de 8 % des revenus du secteur de l’ameublement, qui représente 40 % des ventes.

« Nous sommes en bonne voie de ramener la division Produits de puériculture sur une base solide », a indiqué dans un communiqué M. Schwartz, ajoutant que ce secteur avait enregistré son meilleur trimestre depuis 2017.

Le développement de produits a contribué à générer des gains de parts de marché, en particulier pour la marque Maxi-Cosi de Dorel.

Recul pour l’ameublement

Pour sa division maison, qui vend des articles allant de canapés à des escabeaux, Dorel a ressenti la baisse continue des dépenses en produits de consommation qui a suivi la frénésie d’achats lors de la crise sanitaire.

« Le contexte économique actuel continue de limiter les dépenses des consommateurs en matière d’ameublement. Cela a été particulièrement le cas en décembre et le marché n’a pas rebondi comme prévu. En conséquence, les ventes de la division Dorel Maison n’ont pas non plus augmenté », affirme M. Schwartz.

Aux États-Unis, les ventes de meubles dans l’ensemble du secteur ont chuté de 7,5 % l’année dernière, a-t-il exposé, citant les données du Census Bureau. Au Canada, les dépenses en meubles ont chuté de près de 8 %, alors même que les dépenses globales de vente au détail ont augmenté de moins de 1 %, selon un rapport de J. C. Williams Group.

Lorsqu’on lui a demandé quand la division maison générerait des bénéfices, M. Schwartz a répondu : « j’aimerais répondre à cette question », mais il a eu du mal à le faire.

« C’est tout simplement difficile. Si les taux d’intérêt baissaient au pays, si les ventes reprenaient aux États-Unis, je pense que tout cela aurait un impact positif sur l’industrie et donc sur nous. »

Dorel affirme que les revenus du quatrième trimestre ont augmenté de 3,1 % pour atteindre 350,7 millions US, contre 340,3 millions US un an plus tôt.

Sur une base ajustée, le bénéfice net des activités poursuivies a atteint un cent par action diluée contre une perte de 1,22 $ US par action diluée l’année précédente.

Le résultat a dépassé les attentes des analystes d’une perte ajustée de sept cents par action diluée, selon la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.