Des primes de 3,7 millions attendent la haute direction de Metro au terme d’une année où la chaîne d’alimentation québécoise a vu l’inflation – qui a commencé à se stabiliser en fin d’année financière – continuer à stimuler ses profits et son chiffre d’affaires.

L’information ainsi que les explications de l’épicier figurent dans la circulaire de sollicitation envoyée à ses actionnaires et déposée auprès des autorités réglementaires, mercredi. Le rendez-vous annuel de Metro se tiendra le 30 janvier, de manière virtuelle.

À eux cinq, les principaux patrons de Metro ont vu leur rémunération globale, qui tient compte du salaire de base, des primes et autres avantages, atteindre 15,5 millions. L’entreprise explique cette augmentation de 27 % par rapport à l’an dernier par la promotion de deux hauts dirigeants au cours de l’exercice financier ayant pris fin le 30 septembre.

Marc Giroux, qui est devenu chef de l’exploitation – alimentation, a notamment vu ses émoluments bondir de 50 %, à 3,1 millions, dans la foulée de sa promotion. Il occupait autrefois le poste de chef de la division du Québec et du commerce en ligne. Dirigeant du Groupe Jean Coutu depuis le 26 septembre 2022, Jean-Michel Coutu a vu sa paye globale presque doubler dans la foulée de sa promotion. Il était auparavant vice-président principal et chef du réseau de la chaîne de pharmacies.

Le président et chef de la direction de la direction Eric La Flèche demeure celui qui a reçu le traitement le plus élevé, soit 6,1 millions. Ce dernier a néanmoins obtenu une prime annuelle inférieure à celle à laquelle il aurait eu droit. Le gestionnaire a lui-même demandé un réajustement à la baisse, affirme la chaîne québécoise.

En progression

Metro tourne la page sur une année financière où la compagnie a affiché des revenus de 21 milliards, en hausse de 9,7 %, tandis que ses profits nets ont atteint 1,1 milliard, en progression de 19,9 %. Les marges de l’épicier n’ont cependant pas suivi la même tendance. Sa marge brute s’est légèrement contractée, à 19,7 %, tandis que la marge nette a affiché une progression de 0,4 point de pourcentage, à 4,9 %.

« Nous sommes évidemment très conscients de l’impact de la hausse des prix des denrées alimentaires sur les consommateurs et les équipes ont travaillé sans relâche pour offrir la meilleure valeur dans l’ensemble de nos enseignes », affirme Metro, dans les explications fournies à propos de la rémunération de ses hauts dirigeants.

Les épiciers se retrouvent sous les projecteurs dans un contexte où un nombre croissant de ménages peinent à joindre les deux bouts. En octobre dernier, les dirigeants des principales enseignes – Metro, Loblaw, Walmart, Costco et Empire (IGA et Sobeys) – avaient notamment été convoqués par le ministre fédéral de l’Industrie, François-Philippe Champagne, qui souhaitait obtenir de ces derniers des façons de stabiliser les prix dans les supermarchés. Les résultats semblent mitigés. En novembre dernier, M. La Flèche avait lui-même déclaré, en entrevue à TVA, que le sommet à Ottawa n’avait pas eu d’impact sur les prix.

« Depuis la rencontre, les choses n’ont pas changé », avait-il dit.

Aller au supermarché entraînera encore des dépenses supplémentaires l’an prochain, d’après les prévisions du Rapport sur les prix alimentaires au Canada, publié le 7 décembre dernier. À travers le pays, l’augmentation du prix des aliments pourrait aller jusqu’à 4,5 %.

Mince consolation, au Québec, l’augmentation anticipée devrait être inférieure à la moyenne canadienne. La hausse devrait osciller entre 2,5 % et 3,5 %.

Avec Nathaëlle Morissette, La Presse

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