La multinationale de génie-conseil WSP Global, dirigée de Montréal, demeure à l’affût d’acquisitions en dépit d’une feuille de route déjà bien remplie à cet égard depuis un an, et malgré la hausse appréciable des coûts de financement qui pourrait être perçue comme un obstacle à d’autres transactions dans le plan d’affaires de l’entreprise.

C’est ainsi que le président et chef de la direction de WSP, Alexandre L’Heureux, a répondu jeudi à la question d’un analyste lors de la téléconférence portant sur les résultats du troisième trimestre.

D’ailleurs, ces résultats meilleurs que prévu parmi les analystes et les investisseurs ont profité à la fois de la croissance interne des activités de WSP et de la réalisation d’une demi-douzaine d’acquisitions depuis l’an dernier.

Ce troisième trimestre terminé le 30 septembre marquait aussi chez WSP le premier anniversaire de son acquisition pour 1,8 milliard US de la division de génie-conseil en environnement et infrastructure du groupe John Wood, établi en Écosse.

Lors de son troisième trimestre, WSP a comptabilisé des revenus en hausse annualisée de 24 % à 3,6 milliards CAN. Le bénéfice net trimestriel (attribuable aux actionnaires) s’est chiffré à 156,2 millions, ou 1,25 $ par action, en hausse de 22 % par rapport à la même période un an plus tôt.

Sur une base ajustée, le profit net par action de WSP au troisième trimestre a été comptabilisé en hausse de 24 % à 1,98 $. Les analystes et leurs clients investisseurs s’attendaient à un profit net de 1,90 $ par action, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Quant au carnet de commandes de WSP, qui est un important indicateur de ses perspectives d’affaires des prochains trimestres, il se chiffrait au montant record de 14,28 milliards en fin de troisième trimestre, en hausse de 7 % sur un an.

« La demande demeure solide »

Dans ses commentaires aux analystes, le président et chef de la direction de WSP, Alexandre L’Heureux, a indiqué que l’obtention de nouveaux contrats était particulièrement fructueuse aux États-Unis, dans la foulée de l’énorme programme d’investissement en infrastructures de 1000 milliards US mené par le gouvernement américain depuis deux ans.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Le président et chef de la direction de WSP, Alexandre L’Heureux

Nous gagnons essentiellement plus que notre part, avec un taux de réussite [de nos soumissions] en hausse qui entraîne des gains de parts de marché.

Alexandre L’Heureux, président et chef de la direction de WSP

La haute direction de WSP a d’ailleurs réitéré ses objectifs de résultats pour sa prochaine fin d’exercice 2023. Elle cible des revenus en croissance interne (hors acquisitions) de 6 % à 9 %, à près de 11 milliards, et un bénéfice d’exploitation (BAIIA) ajusté de l’ordre de 1,9 milliard.

Du point de vue de l’analyste Sabahat Khan, de RBC Capital Research à Toronto, la croissance du carnet de commandes de WSP est un signe que « la demande demeure solide » dans ses marchés cibles en génie-conseil.

En contrepartie, l’analyste considère que « le contexte macroéconomique incertain » et la santé financière des gros donneurs d’ordres dans le secteur gouvernemental en Amérique du Nord et en Europe pourraient devenir « des points préoccupants » dans les perspectives d’affaires de WSP.

L’analyste François Bastien, de la firme Raymond James à Vancouver, affirme quant à lui que « WSP demeure [s]a société de services-conseils en ingénierie préférée à l’horizon 2024 ».

« WSP est non seulement positionnée pour surpasser ses pairs canadiens en termes de croissance des bénéfices au cours des 12 prochains mois, mais elle est aussi la mieux placée pour ajouter de la valeur par des fusions et acquisitions », indique M. Bastien dans une note à ses clients investisseurs.

« De plus, aucun concurrent dans le secteur des services-conseils en ingénierie ne peut se targuer d’avoir autant de drapeaux sur la carte du monde que WSP ni d’avoir une présence aussi forte dans des secteurs-clés comme les infrastructures de transport, l’environnement et le bâtiment d’envergure. »

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WSP Global en chiffres

(Après trois trimestres au 30 septembre, en dollars canadiens)

Revenus : 10,7 milliards (+ 21 % sur un an)

Bénéfice net : 419,4 millions (+ 28 %)

Carnet de commandes : 14,27 milliards (+ 7,7 %)

Nombre d’employés : 67 000 (+ 1100 depuis un an)

Capitalisation boursière (au 9 novembre) : 23 milliards

Prix de l’action (au 9 novembre) : 185 $ (+ 18 % en 2023)

Prix cible et recommandations d’analystes : 207 $ (12 acheter, 1 conserver, 1 vendre)

Sources : WSP Global, Refinitiv, Bourse de Toronto