(Hong Kong) Le promoteur chinois à l’endettement astronomique Evergrande a confirmé mardi la reprise de sa cotation à la Bourse de Hong Kong, où les échanges du titre étaient suspendus depuis jeudi.

Le groupe avait pris cette décision au lendemain d’une information de presse selon laquelle le dirigeant de l’entreprise, Xu Jiayin, se trouverait en résidence surveillée. Le titre Evergrande avait alors perdu 19 %.

Le groupe a depuis concédé que Xu Jiayin (aussi connu sous son nom cantonais Hui Ka Yan) faisait « l’objet de mesures coercitives en raison de soupçons de crime ou délit en infraction à la loi », sans donner davantage de détails sur la nature des faits reprochés.

Le terme de « mesures coercitives » désigne généralement en Chine une forme de privation de liberté afin de garantir le bon déroulement d’une procédure pénale.

De manière inattendue, le groupe a sollicité lundi une reprise de cotation en Bourse.

« Le conseil d’administration estime que les activités de l’entreprise sont normales et qu’il n’y a pas d’autres informations concernant l’entreprise qui doivent être rendues publiques », a indiqué lundi soir Evergrande afin de, semble-t-il, justifier la reprise des échanges.

Cette annonce intervient durant une semaine de congés en Chine pour la fête nationale (1er octobre), une période généralement propice aux achats dans l’immobilier.

Evergrande, dont la descente aux enfers fait régulièrement les gros titres, avait à la fin juin une ardoise colossale estimée à 328 milliards de dollars (307 milliards d’euros).  

Les déboires du groupe, ex-numéro un de l’immobilier en Chine, alimentent depuis deux ans la défiance dans un secteur longtemps très lucratif, mais désormais boudé, sur fond de ralentissement économique et de logements inachevés.

Cette crise de confiance a rattrapé ces derniers mois des groupes jusque là réputés solides financièrement à l’image de Country Garden, un des concurrents d’Evergrande.