(New York) La compagnie aérienne américaine United Airlines a passé une commande ferme de 110 avions auprès des constructeurs Boeing et Airbus, justifiée notamment par une prudence face aux problèmes dans la chaîne d’approvisionnement.

La commande annoncée mardi porte sur 50 Boeing 787-9 « Dreamliner » pour livraison entre 2028 et 2031 et sur 60 Airbus A321neo pour livraison entre 2028 et 2030. Au prix catalogue des deux fabricants, cela représente, au total, 22,4 milliards de dollars.

« En temps normal, nous ne passerions pas commande autant en avance », a relevé Andrew Nocella, directeur commercial de la compagnie aérienne, lors d’une audioconférence avec des journalistes.

Mais « les lignes de production sont désormais régulièrement enrayées par des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement et les retards de livraison augmentent régulièrement jusqu’à la fin de la décennie », a-t-il ajouté, précisant que les appareils commandés en 2021 subiraient « sans aucun doute des retards importants ».

Dès lors, pour être sûre de disposer des avions nécessaires quand elle en aura besoin, la compagnie a déjà activé des options d’achat posées en 2021 et en 2022.

À cette époque, « le secteur souffrait du fléau de la pandémie ce qui a permis à United de s’assurer les meilleures conditions contractuelles possibles », a relevé M. Nocella.  

Pour Christopher Raite, analyste de Third Bridge, cette commande est « cohérente avec les projets de croissance à long terme d’United et avec ce que nous avons vu ces dernières années de sa part ».

Il a souligné, faisant référence au site spécialisé Planespotters, que l’âge moyen de la flotte de la compagnie (16,4 ans) était supérieur à celui de ses concurrentes Delta Air Lines (15,1 ans) et American Airlines (12,9 ans).

« Opportunités croissantes »

Le groupe de Chicago a par ailleurs annoncé mardi avoir placé de nouvelles options pouvant aller jusqu’à 50 Dreamliners supplémentaires et 40 A321neo de plus. Au prix catalogue, cela représente 19,7 milliards de dollars.

« Nous bâtissons un avenir brillant pour United et cette commande entraîne notre plan d’entreprise déjà rempli de succès vers la prochaine décennie et au-delà », a commenté Scott Kirby, patron de la compagnie, cité dans un communiqué.

« Je suis convaincu que notre stratégie est la bonne, à mesure que nous continuons d’ajouter de nouveaux appareils plus grands afin de tirer pleinement avantage des opportunités croissantes à la fois à l’international et au niveau domestique », a-t-il ajouté.

Au total, la compagnie attend la livraison d’environ 800 appareils entre 2023 et 2032.

Les commandes portent sur des appareils aux capacités plus importantes, pour tenir compte de la demande croissante côté passagers tandis que les aéroports arrivent à saturation, à l’instar de New York par exemple, tout comme l’espace aérien près de plateformes de correspondance (« hubs ») comme Londres Heathrow, a expliqué M. Nocella.

La tendance « n’est pas à la construction de davantage de pistes », a-t-il relevé.

« Nous allons utiliser les monocouloirs les plus vastes possibles tout simplement pour pouvoir répondre à la demande croissante », a-t-il précisé, s’attendant à ce qu’une « partie disproportionnée de notre croissance dans la seconde moitié de cette décennie provienne de l’international ».

« Le marché américain est arrivé à maturité », a-t-il tranché.

Et l’aménagement intérieur de ces avions évolue également avec une part plus importante consacrée aux classes plus spacieuses et plus luxueuses, comme la Premium et la Première.

« En 2019, nous offrions neuf sièges en Première par vol. Aujourd’hui, nous en offrons treize et d’ici 2027, nous en offrirons seize », a détaillé M. Nocella.

Dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York, l’action United progressait de 0,17 % à 40,60 dollars et celle de Boeing était quasi stable (+0,09 %) à 189,09 dollars.