(Montréal) Québec n’a pas le projet d’investir davantage dans Olymel. Malgré les difficultés de l’industrie porcine, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, croit que l’aide gouvernementale de 150 millions accordée en 2021 était la bonne chose à faire.

« Olymel en tant qu’investissement par le gouvernement, on est très confiant que c’est la bonne chose qu’on a faite », répond le ministre, en marge d’un évènement à Mirabel, lundi.

La fermeture de l’abattoir de porcs de Vallée-Jonction, la cinquième fermeture d’une installation d’Olymel en quelque mois, est « désolant » pour les 994 travailleurs touchés, concède le ministre. « Je pense qu’après la fermeture, [Olymel] va être solide financièrement. Il faut juste travailler maintenant avec les employés et [se demander] qu’est-ce qu’on fait avec le site. »

Malgré les nombreuses difficultés d’Olymel, M. Fitzgibbon a réitéré sa confiance en la direction actuelle. 

C’est un fleuron québécois, Olymel. C’est sûr qu’il faut que ça demeure en vie. Je pense que c’est une entreprise qui est bien gérée.

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie

La ministre a souligné que le soutien de 150 millions du Fonds de croissance des entreprises québécoise et d’Investissement Québec accordé en 2021 n’était pas en lien avec les activités de Vallée-Jonction, mais avec des mesures pour accroître la productivité de la coopérative.

« Il y a beaucoup moins de consommation [de porc] à l’international, je pense que c’est un peu inévitable. Est-ce qu’on savait, il y a deux ans, qu’ils étaient pour fermer Vallée-Jonction, la réponse, c’est “non”, mais il y avait des gens qui pensaient qu’il y avait une consolidation qui arriverait dépendamment des exportations de porc. »

Questionné sur la pertinence d’un nouveau soutien financier du gouvernement, le ministre a répondu qu’aucune demande n’a été faite en ce sens pour le moment.

La semaine dernière le président et directeur général d’Olymel, Yanick Gervais, a assuré avoir fait un bon usage du soutien gouvernemental. « On s’est servi de ces sommes-là pour faire des investissements dans les autres sites. On ne s’en est pas servi pour payer l’épicerie. »

L’industrie porcine doit composer avec une crise sans précédent au Québec, notamment dans un contexte de fermeture du marché chinois, de perturbation de la chaîne d’approvisionnement et de rareté de la main-d’œuvre. Le secteur a entraîné des pertes de 390 millions au cours des deux dernières années.

La coopérative a l’intention de réduire de 20 % ses abattages de porcs à compter du mois de juin. Dans ce contexte difficile, les Éleveurs de porcs du Québec ont adopté un programme de rachat volontaire pour les producteurs qui se retireront de la production pour au moins cinq ans, avec l’objectif de réduire d’un million le nombre de porcs élevé au Québec.