(Québec) Pas moins des trois quarts des entreprises ne respectent pas dans leur affichage public les normes du français écrit au Québec, conclut l’Office québécois de la langue française (OQLF), mais ce serait en partie la faute… à la pandémie.

Il s’agit des résultats d’une étude de l’OQLF rendue publique mardi. L’organisme souligne toutefois que dans la plupart des cas, cela ne nuit pas à la compréhension générale de la communication.

Cette recherche exhaustive portait sur plus de 10 000 « messages » écrits dans l’affichage des entreprises en 2021, dans quatre grandes régions, Montréal, Québec, Sherbrooke et Gatineau.

On a ainsi relevé que le quart des entreprises, soit 26 %, ont un affichage public extérieur qui ne présente aucun écart par rapport à la norme, mais que 74 % des entreprises affichent des messages qui en contiennent.

Le nombre moyen d’écarts observés dans l’affichage était plus élevé sur l’île de Montréal qu’ailleurs.

Quels écarts ?

Par écart, on entend des coquilles, des fautes d’orthographe ou de grammaire, des emprunts le plus souvent à l’anglais et des fautes de syntaxe. Parmi les erreurs scrutées, des pléonasmes, des guillemets anglais, des perluètes inopportunes ou des lettres manquantes, etc.

Toutefois, l’OQLF précise que dans près de la moitié des cas, les écarts relevés peuvent être « considérés comme difficiles à détecter sans une connaissance avancée des règles du français écrit ».

Les fautes répertoriées sont pour le tiers des écarts de typographie, « liés par exemple à l’emploi d’une majuscule à la place d’une minuscule ou encore à l’écriture de numéros de téléphone, d’heures, de dates ou de prix dont le format ne correspondait pas aux prescriptions des ouvrages de référence comme la Banque de dépannage linguistique, le Grand Dictionnaire terminologique ou le logiciel Antidote », explique-t-on.

Et en outre, seulement 1 % des écarts remarqués peuvent réellement diminuer la clarté du message.

Le nombre moyen d’écarts était plus élevé dans des commerces tels que les épiceries, boucheries, supermarchés, dépanneurs, services de restauration, de divertissement et entreprises manufacturières. En revanche, les fautes sont moins présentes dans les commerces de vêtements.

La faute à la pandémie

En outre, beaucoup de ces erreurs seraient imputables à la période choisie pour mener l’étude. L’échantillonnage a été en effet recueilli au printemps de 2021, en pleine pandémie.

Or, 9 % des messages analysés étaient liés aux mesures sanitaires mises en place, mais ils regroupaient pas moins 17 % des écarts notés. Quel est le lien avec pandémie ?

« Beaucoup de ces messages à durée de vie limitée (souvent imprimés avec une simple imprimante de bureau ou même écrits à la main) pourraient avoir été rédigés sans passer par les processus habituels que suivent les entreprises avant d’afficher du texte dans leur vitrine ou sur leur édifice », lit-on.