(Paris) Airbus prépare un plan de restructuration qui comprendra des suppressions d’emplois, dont le nombre n’est pas déterminé à ce stade, pour faire face à la baisse de production engendrée par la crise du transport aérien, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Son président exécutif Guillaume Faury a évoqué la perspective d’un tel plan au cours d’un entretien jeudi avec de nombreux responsables du groupe, a indiqué à l’AFP une source au sein du géant européen de l’aéronautique.

Il a fait valoir qu’il était « trop tôt » pour avoir une idée claire de l’ampleur des mesures à prendre et que le nombre de suppressions de postes envisagé n’était pas déterminé, selon cette source.

Sollicité par l’AFP, l’avionneur s’est contenté d’indiquer qu’il « continuera à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer de l’avenir d’Airbus en coopération avec ses partenaires sociaux ».  

L’avionneur européen a annoncé début avril la réduction de sa production d’avions commerciaux d’environ un tiers pour s’adapter à une demande en repli. Clouées au sol par l’épidémie de coronavirus, les compagnies aériennes sont à genoux financièrement et le risque pour Airbus est qu’elles annulent des commandes d’appareils neufs.

L’avionneur européen employait 134 900 salariés à fin décembre, dont 48 000 en France, 46 000 en Allemagne, 13 500 au Royaume-Uni et 12 700 en Espagne.

« On s’attend à des réductions d’effectifs, mais il est beaucoup trop tôt pour donner des chiffres. Aujourd’hui il y a encore beaucoup d’inconnues », a affirmé à l’AFP une source syndicale, pour qui « c’est tout à fait prématuré de parler de licenciements ».

Des discussions portant sur des réductions d’effectifs devraient avoir lieu « plutôt début juin », a-t-elle ajouté, en évoquant un « bon » dialogue avec la direction.

En France, Airbus a mis plusieurs milliers de salariés en chômage partiel depuis mi-avril, une mesure qui devrait être prochainement reconduite.

« La première mesure de chômage partiel va jusqu’au 17 mai et la deuxième doit aller jusqu’au 30 septembre prochain », selon Xavier Petrachi, délégué CGT chez Airbus, qui dit ne pas s’attendre à un plan de sauvegarde de l’emploi avant cela.

Dans une lettre aux salariés fin avril, Guillaume Faury avait prévenu : « la survie d’Airbus est en jeu si nous n’agissons pas maintenant », écrivait-il.

Au-delà des baisses de production déjà actées et mesures de chômage partiel, « nous devrons peut-être aussi prévoir des mesures de plus grande envergure à cause de l’ampleur de cette crise et de sa durée probable », ajoutait-il.