Fiera Capital vient de révéler avoir doublé sa participation dans Alithya, ce qui hisse ce gestionnaire d’actifs montréalais parmi les 10 plus gros actionnaires de l’entreprise de Québec spécialisée dans la transformation numérique des organisations.
Fiera indique avoir commencé le mois de juillet avec plus de 1,4 million d’actions d’Alithya, c’est-à-dire deux fois plus que trois mois plus tôt. La position détenue équivaut à une participation d’environ 3 %.
Cette divulgation est exposée dans un document présenté aux autorités boursières américaines. L’action d’Alithya se négocie au NASDAQ et à la Bourse de Toronto.
Il n’a pas été possible de connaître les raisons ayant incité les gestionnaires de portefeuille de Fiera Capital à bonifier ainsi leur investissement. « Notre politique corporative nous empêche de commenter sur des titres en particulier », a fait savoir Mariem Elsayed, directrice des relations avec les investisseurs et des affaires publiques chez Fiera Capital.
Alithya a fait son entrée en Bourse l’automne dernier après avoir acheté l’entreprise américaine Edgewater Technology. En raison de ses activités et de son modèle d’affaires qui se base notamment sur la croissance par acquisitions, Alithya est perçue comme un « petit » CGI.
L’action d’Alithya est en hausse de 15 % depuis le début de l’année. Elle demeure cependant en repli de plus de 50 % depuis son sommet du mois de novembre, quelques jours après son entrée en Bourse. Les six analystes qui suivent officiellement les activités quotidiennes de l’entreprise recommandent tous l’achat du titre.
Alithya a présenté mercredi une performance financière de début d’exercice légèrement inférieure aux attentes des analystes. « Même si la volatilité est anticipée à court terme, le modèle d’affaires est solide », commente Maher Yaghi.
Son collègue Amr Ezzat, de la firme Echelon Partners, abonde dans le même sens. « L’évaluation boursière actuelle ne reflète pas le profil de croissance de l’entreprise, qui est par ailleurs parmi les plus intéressants qui soient. »
Comment les grands jouent leurs cartes
Les grands investisseurs institutionnels québécois ont multiplié les transactions au deuxième trimestre de façon à se positionner pour l’été. Voici quelques gestes importants.
Caisse de dépôt
Chef des marchés liquides : Macky Tall
Siège social : Montréal
Fait saillant : début d’une participation dans Rogers Communications
Autres gestes importants au deuxième trimestre de 2019
Vente de 2,5 millions d’actions d’Enbridge
Vente de 1 million d’actions de la TD
Vente de 1 million d’actions de la Scotia
La Caisse a acheté pour plus de 300 millions de dollars d’actions de Rogers Communications au deuxième trimestre. L’acquisition de 5 millions d’actions a propulsé d’un coup la Caisse au 12e rang des plus gros actionnaires de l’entreprise ontarienne de télécoms. Les documents déposés ce mois-ci auprès de la Securities & Exchange Commission montrent aussi que la Caisse a de nouveau abaissé sa mise dans Enbridge. Après avoir diminué de 30 % sa participation dans l’entreprise de Calgary du secteur de l’énergie au premier trimestre, la Caisse l’a réduit de 7 % additionnel au deuxième trimestre. Le plus gros investisseur institutionnel du Québec révèle aussi avoir diminué de 5 % ses participations dans la TD et la Scotia. Après avoir charcuté de 70 % sa position dans Alibaba en début d’année, ce placement a été bonifié de plus de 200 % au trimestre printanier.
Investissements PSP
Chef des placements : Eduard van Gelderen
Siège social : Ottawa (bureau principal à Montréal)
Fait saillant : hausse importante de la participation dans Microsoft
Autres gestes importants au deuxième trimestre de 2019
Vente de 489 000 actions de Fitbit
Vente de 949 000 actions de Flextronics
Ajout de 412 000 actions de General Electric
L’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public (PSP) – l’un des grands gestionnaires de fonds pour des caisses de retraite au pays – a majoré de 30 % sa participation dans Microsoft en ajoutant près d’un demi-million d’actions en portefeuille. PSP s’est par ailleurs montré particulièrement actif dans le secteur du commerce de détail. La position dans le détaillant américain Macy’s a été charcutée de 90 % au deuxième trimestre. Celle dans JC Penney a de son côté été bonifiée de 140 %.
Fiera Capital
Chef des placements : Nicolas Papageorgiou
Siège social : Montréal
Fait saillant : bonification de la participation dans Alithya
Autres gestes importants au deuxième trimestre de 2019
Achat de 5,6 millions d’actions de Zynga
Vente de 7,6 millions d’actions de Chesapeake Energy
Achat de 1,6 million d’actions d’Ambev
Le gestionnaire d’actifs montréalais n’aura détenu ses actions de Chesapeake Energy que pendant à peine un trimestre. Les 7,6 millions d’actions de cette entreprise de l’Oklahoma achetées au premier trimestre ont été liquidées durant le deuxième trimestre. Fiera a aussi liquidé durant le trimestre printanier les 100 000 actions détenues dans le producteur de pot ontarien Cronos. Fiera a par ailleurs bonifié de 25 % sa participation dans le spécialiste des ventes aux enchères Ritchie Bros. en ajoutant près de 600 000 actions.
Jarislowsky Fraser
Cochefs, actions : Charles Nadim et Kelly Patrick
Siège social : Montréal
Fait saillant : bonification de la position dans Brookfield Asset Management
Autres gestes importants au deuxième trimestre de 2019
Réduction de 1 million d’actions de Manuvie
Réduction de 1,4 million d’actions de Walgreens Boots Alliance
Achat de 1,2 million d’actions de Bank of the Ozarks
Pour le deuxième trimestre de suite, la firme qui porte le nom de Stephen Jarislowsky et qui est aujourd’hui une filiale de la Banque Scotia a vendu 1 million d’actions de Manuvie. La firme a par ailleurs entrepris des positions dans Bank of the Ozarks (+ 1,2 million d’actions) et dans Boston Scientific (+ 1,4 million d’actions). La participation dans Walgreens Boots Alliance a été charcutée d’environ 75 % et celle dans BB&T Bank a été abaissée de 95 %.
Letko Brosseau
Responsables des placements : Peter Letko et Daniel Brosseau
Siège social : Montréal
Fait saillant : bonification substantielle de la position dans la CIBC
Autres gestes importants au deuxième trimestre de 2019
Ajout de 1,8 million d’actions d’EnCana
Ajout de 1 million d’actions de General Electric
Réduction de 429 000 actions de Telus
Après avoir ajouté 7,6 millions d’actions d’EnCana au quatrième trimestre de 2018 et 11,4 millions d’actions additionnelles de cette entreprise du secteur de l’énergie au premier trimestre, le gestionnaire d’actifs montréalais a bonifié de 5 % supplémentaires son investissement au deuxième trimestre. Manuvie continue de prendre de l’importance en portefeuille avec l’ajout de 600 000 autres actions de l’assureur canadien au trimestre printanier. Letko Brosseau avait déjà fait l’acquisition d’un bloc équivalent au trimestre précédent et de 2 millions d’actions de Manuvie au quatrième trimestre de 2018.
Hexavest
Cochefs des placements : Vital Proulx et Vincent Delisle
Siège social : Montréal
Fait saillant : bonification substantielle de la participation dans Canadian Natural Resources
Autres gestes importants au deuxième trimestre de 2019
Vente de 1,6 million d’actions d’Altria
Vente de 1,5 million d’actions de Kroger
Achat de 2,2 millions d’actions de KeyCorp Bank
Le gestionnaire d’actifs montréalais a entrepris des participations importantes dans plusieurs petites banques américaines au deuxième trimestre, notamment KeyCorp, SunTrust, M&T Bank, Fifth Third et US Bancorp. Après avoir abaissé de 90 % son investissement dans Manuvie (- 2 millions d’actions) au trimestre précédent, Hexavest l’a bonifié de 135 % au deuxième trimestre (+ 360 000 actions). Le placement dans Canadian Natural Resources a été bonifié de 775 % (+ 2 millions d’actions).
Méthodologie
Les grands investisseurs institutionnels sont tenus de déclarer tous les trimestres à la Securities & Exchange Commission le contenu de leurs portefeuilles d’actions qui s’échangent sur les marchés américains. Les titres de nombreuses entreprises canadiennes et québécoises se négocient aux États-Unis, ce qui rend intéressants les documents déposés par les institutionnels québécois. Ces déclarations sont suivies afin d’obtenir des signaux révélant où les grands investisseurs repèrent des valeurs. Les documents portant sur le deuxième trimestre de 2019 ont été déposés dans les derniers jours, ce qui permet de voir comment les gros investisseurs de la province se sont positionnés pour l’été.