Bombardier Transport irrite les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF), qui refusent d'accepter de nouveaux trains livrés par l'entreprise tant et aussi longtemps qu'elle n'aura pas réparé ceux qui sont déjà en service.

L'entrée en service des 12 premières rames, le mois dernier, a été marquée par des problèmes entourant les portes des trains, leur fiabilité ainsi que pour le confort des passagers, ce qui avait incité l'entreprise ferroviaire à pointer du doigt Bombardier, le 10 janvier dernier.

« Nous n'allons pas faire des expériences avec nos passagers », a indiqué par courriel un porte-parole des CFF, Reto Schärli, sans fournir d'échéancier quant au moment où les livraisons reprendraient.

De son côté, un porte-parole de Bombardier Transport, Thomas Schmidt, a tenté de minimiser les répercussions, en affirmant, au cours d'un entretien téléphonique, que les problèmes devraient être réglés d'ici quelques semaines.

À son avis, la plupart des pépins sont liés au système de porte, dont la production relève d'un fournisseur.

« Nous sommes en train de travailler avec notre client, a dit M. Schmidt. Nous ne croyons pas que cela aura un impact significatif sur le nombre d'employés nécessaire pour accomplir le travail. »

Interrogé, le porte-parole de Bombardier n'a toutefois pas voulu s'avancer sur un échéancier entourant la reprise des livraisons, rappelant qu'il fallait d'abord et avant tout régler les problèmes des 12 rames à deux niveaux déjà livrées.

Bombardier avait décroché en 2010 un contrat de 2,12 milliards auprès des CFF pour la livraison de 59 rames de trains. Le contrat a toutefois été marqué par les retards, puisque les premières livraisons n'ont eu lieu que l'an dernier.

Cela avait notamment incité la compagnie à offrir trois rames supplémentaires à son client en 2014 en guise de dédommagement.

Bombardier a déçu les investisseurs en affichant un important trou dans ses liquidités en raison de l'embauche de personnel afin d'accélérer la cadence de production dans la division ferroviaire, ce qui a soulevé des questions sur la capacité de la société à atteindre ses cibles.

L'entente avec les CFF a été citée comme l'un des contrats jugés problématiques.

Certains responsables suisses ont récemment évoqué la possibilité de pénalités de plus de 660 000 $ par rame et par semaine de retard, ce qui pourrait se traduire par une facture salée pour Bombardier. M. Schmidt n'a pas commenté cette possibilité.

L'entreprise semble également avoir rencontré des problèmes de fiabilité à New York, où les médias locaux ont rapporté, plus tôt ce mois-ci, que des dizaines de trains ont été retirés du réseau du métro en raison de problèmes techniques.

À la Bourse de Toronto, l'action de catégorie B de Bombardier se négociait à 2,06 $, mardi après-midi, en recul de 3 cents, ou 1,44 %.