Il faut ajouter le nom du président-directeur général d'Aéroports de Montréal, Philippe Rainville, à la liste de ceux qui exigent un prolongement du Réseau express métropolitain (REM).

Il faut prolonger le REM « un tout petit peu » pour qu'il atteigne la gare de VIA Rail à Dorval, a fait valoir M. Rainville, hier, lors d'une conférence prononcée devant le Cercle finance et placement du Québec.

Parlant d'une « incohérence importante » dans les plans concernant le transport vers et depuis l'aéroport Trudeau, M. Rainville juge qu'il « serait désolant de rater cette occasion d'offrir une option de transit supplémentaire aux usagers de l'aéroport ».

« Le tunnelier est là, il faut juste prolonger un petit peu », a résumé M. Rainville.

Présentement, les plans du REM prévoient une station creusée 35 mètres sous le stationnement à étages actuel de l'aéroport. Les passagers y parviendraient depuis le nord, après être passés sous les pistes de l'aéroport. Il suffirait de prolonger le tunnel d'environ un kilomètre pour rejoindre la gare de VIA Rail à Dorval, estime M. Rainville.

EXPANSION : DÉCISION À VENIR

Aéroports de Montréal devra aussi décider « au cours des prochains mois » si elle procédera ou non à l'ajout d'une nouvelle aérogare, a rappelé M. Rainville.

Ce projet, estimé à 2 milliards de dollars, s'ajouterait à celui de 2,5 milliards, déjà en cours, pour l'ajout de la station du REM et d'un centre consacré au transit, ainsi que l'amélioration des installations existantes, principalement le débarcadère et le stationnement à étages.

« La contrainte de temps est bien réelle, fait valoir le PDG. Ça prend environ sept ans pour construire une aérogare. Si on débute en 2020, on sera prêt en 2026-2027. Une construction tardive minera la capacité de Montréal-Trudeau de répondre à la demande. »

Déjà l'été dernier, rappelle-t-il, jusqu'à 15 vols par jour devaient être desservis par autobus, à défaut d'avoir une porte d'embarquement disponible.

Le financement de ce nouveau terminal paraît problématique pour Aéroports de Montréal. Dans une entrevue à La Presse en septembre dernier, M. Rainville avait comparé sa situation à celle d'une « PME qui a un problème de liquidités ».

C'est que l'organisme doit, par la loi, être autosuffisant. Or il ne dispose pas des capacités pour mener de front deux projets de cette envergure. M. Rainville a déjà ouvert la porte à la possibilité de demander au gouvernement fédéral de lui laisser ouvrir le capital d'Aéroports de Montréal à des investisseurs.