Les pilotes irlandais de Ryanair ont annoncé jeudi un cinquième jour de grève, prévu pour le 10 août, dans le cadre d'un vaste mouvement social affectant la compagnie aérienne à bas coûts en Europe.

Les pilotes irlandais, qui ont déjà mené trois jours de grève en juillet et poursuivront le mouvement vendredi, réclament de meilleures conditions de travail alors que Ryanair entend transférer des avions vers la Pologne, ce qui pourrait coûter leurs emplois à 300 personnes, dont 100 pilotes.

Selon Forsa, le syndicat irlandais représentant les pilotes, cette menace de la direction «a renforcé, de manière prévisible, la détermination des membres du personnel».

Dans un communiqué distinct, Ryanair a dit «regretter profondément» cette annonce d'un nouveau jour de grève, qui ne sera observée, selon la compagnie, que par «seulement 25% des pilotes irlandais». Elle a déploré que Forsa n'ait pas donné suite à «ses offres répétées» d'une rencontre le 7 août afin de tenter de «résoudre le conflit».

Ce jour de grève supplémentaire des pilotes irlandais vient se rajouter à ceux prévus vendredi en Irlande et le 10 août en Belgique et en Suède. Les pilotes en Allemagne et aux Pays-Bas ont aussi indiqué leur intention de faire grève, avec comme date possible le 10 août.

La compagnie a annoncé qu'elle avait annulé 20 vols sur les 300 prévus vendredi, soit 7% du total, ainsi que 20 vols en provenance et à destination de l'Irlande le 10 août, affectant à chaque fois 3500 passagers.

Le malaise au sein du groupe a éclaté au grand jour à la suite d'un sérieux problème de planning de pilotes en septembre 2017, qui a entraîné un grave conflit social et des annulations portant au total sur 20 000 vols dans les mois qui ont suivi.

Cette crise a poussé Ryanair à négocier un virage à 180 degrés en entamant des négociations avec des syndicats dans plusieurs pays, alors que la compagnie avait toujours refusé de les reconnaître.

En raison de la crise et des annulations de vols, le directeur général du groupe Michael O'Leary a renoncé à son bonus au titre de 2018, qui aurait pu atteindre un million d'euros sur fond de bons résultats de la compagnie.