Les 24 voitures que l'Agence métropolitaine de transport (AMT) vient de commander pour ses trains de banlieue ne seront pas assemblées aux États-Unis comme on le croyait, mais en Chine.

Le constructeur chinois choisi pour ce contrat de 69 millions, CRRC, vient d'inaugurer une usine dans la région de Boston, mais ces installations sont spécialisées dans la production de voitures de métro.

Lydia Rivera, porte-parole de CRRC MA, la filiale américaine de la société d'État chinoise, a indiqué jeudi à La Presse que le contrat de l'AMT ne figurait pas dans ses dossiers. À l'AMT, on a finalement précisé que l'assemblage final allait être réalisé en Chine.

L'organisme gouvernemental présente le contrat attribué à CRRC comme une occasion d'affaires pour les entreprises québécoises actives dans l'industrie ferroviaire, même si l'exigence de contenu canadien n'est que de 15 % pour cette commande, contre 25 % pour les précédentes commandes de l'AMT.

« Les spécifications techniques incluses dans le devis de l'appel d'offres permettront à CRRC d'entrer en contact et de faire affaire avec des fournisseurs canadiens de pièces et de systèmes. »

- Caroline Julie Fortin, porte-parole du Réseau de transport métropolitain

« Cela sera une belle occasion pour ces entreprises d'établir une nouvelle relation d'affaires intéressante à moyen et à long terme avec ce joueur mondial, qui a récemment décroché plusieurs contrats de plus grande envergure que celui de l'AMT en Amérique du Nord et ailleurs », a affirmé Caroline Julie Fortin, porte-parole du Réseau de transport métropolitain, l'organisme qui vient de succéder à l'AMT.

COUILLARD DÉFEND L'AMT

À l'Assemblée nationale, jeudi, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a interrogé le premier ministre Philippe Couillard à propos de l'abaissement de l'exigence de contenu canadien, qui a permis à CRRC de l'emporter sur le seul autre soumissionnaire, Bombardier Transport. Ce dernier, qui exploite une usine dans le Bas-Saint-Laurent, demandait un prix plus élevé que CRRC.

« Le premier ministre devrait comprendre que, lorsqu'on donne un contrat avec une exigence de 25 % de contenu local et que c'est des emplois payants, il rentre plus de revenus au gouvernement du Québec, a déclaré M. Legault. Donc, s'il rentre plus de revenus, même s'il y a une différence de prix, on peut être gagnants. »

« Au lieu d'être sur la défensive, nos entreprises devraient dire : "Voilà l'occasion, encore une fois, de démontrer que nous sommes meilleures que nos concurrents étrangers », a répondu M. Couillard.