Bombardier a des discussions avec la société d'État chinoise Comac au sujet d'une participation dans sa division d'avions commerciaux, a indiqué jeudi le Financial Times en s'appuyant sur des sources anonymes.

«Tout est sur la table», a confié au quotidien britannique une source au fait du dossier.

Comac travaillerait avec au moins une banque en vue d'investir dans le programme d'avions C Series, actuellement détenu conjointement par Bombardier (à hauteur de 50,5 %) et le gouvernement du Québec (49,5 %).

Les pourparlers ont cours depuis quelque temps, mais il n'y a pas de décision imminente, a précisé le Financial Times.

Des analystes estiment qu'un investissement de Pékin dans la C Series pourrait permettre à la gamme d'avions de percer le gigantesque marché chinois. Jusqu'ici, aucune commande de C Series ne provient de ce pays.

Bombardier et Comac ont refusé de commenter les informations du journal. Celui-ci a ajouté qu'une autre société d'État chinoise du secteur aéronautique, Avic, a également eu des discussions avec Bombardier dans les dernières années, mais que celles-ci ont avorté. Avic, qui détient une participation minoritaire dans Comac, produit certains fuselages centraux des appareils C Series.

De 2011 à 2013, Bombardier et Comac ont signé des ententes de collaboration sur le développement et la commercialisation de la C Series et du nouvel avion du groupe chinois, le C919, qui vient de réaliser son premier vol.

En novembre dernier, le PDG de Bombardier, Alain Bellemare, a toutefois reconnu que ces ententes avaient donné peu de résultats. «Je n'en sais vraiment pas beaucoup à sujet sauf pour dire qu'il n'y a pas eu beaucoup de collaboration avec Comac», a-t-il déclaré au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.

En septembre 2015, l'action de Bombardier avait fait un bond de 23 % après la publication d'informations selon lesquelles l'entreprise montréalaise avait reçu une offre d'achat pour sa division de matériel roulant de la part du groupe chinois Beijing Infrastructure Investment.

Bombardier a finalement rejeté la proposition, optant plutôt pour la vente d'une participation de 30 % de cette division à la Caisse de dépôt et placement pour 1,5 milliard US.

Le mois dernier, des médias ont évoqué une fusion prochaine des activités ferroviaires de Bombardier et du conglomérat allemand Siemens, mais plus tôt cette semaine, le président de Bombardier Transport, Laurent Troger, a laissé entendre qu'un mariage n'était pas pour bientôt.