Le plongeon du cours de l'action de Bombardier a fait perdre des centaines de millions à la famille qui contrôle l'entreprise, et ce, même si ses membres ont augmenté leur participation en achetant des millions d'actions supplémentaires.

La baisse la plus marquée s'observe du côté des quatre principaux actionnaires membres de la famille Bombardier-Beaudoin, peut-on constater dans la circulaire envoyée aux actionnaires de Bombardier en vue de l'assemblée annuelle du 29 avril prévue à Mirabel.

Les quatre membres en question de la famille sont : J.R. André Bombardier, Janine Bombardier, Claire Bombardier Beaudoin et Huguette Bombardier Fontaine. En date du 7 mars dernier, ceux-ci contrôlaient indirectement 249,5 millions d'actions multivotantes de catégorie A et 30,2 millions d'actions à droit de vote subalterne.

À la fin de l'exercice terminé le 31 décembre dernier, le titre de l'avionneur québécois avait perdu plus de 60 % de sa valeur en Bourse. À ce moment, les actions de catégories A et B cotaient respectivement à 1,49 $ et 1,34 $ à la Bourse de Toronto.

De plus, les cinq membres de la famille qui siègent au conseil d'administration ont vu la valeur de leurs actions dégringoler de 200 millions US.

Ainsi, la perte de J.R. André Bombardier est estimée à 156,9 millions US. De son côté, le président émérite du conseil d'administration, Laurent Beaudoin, a perdu 30,6 millions US. Pour le président exécutif du conseil, Pierre Beaudoin, la perte est de 2,77 millions US. Celle de Jean-Louis Fontaine est évaluée à 10,2 millions US, alors que celle de Johanne Bissonnette est de 15 300 $ US.

Ces pertes ont été réalisées même si ceux-ci ont acheté des actions de Bombardier l'an dernier alors que l'entreprise procédait à une émission de bons de souscription afin d'amasser environ 1 milliard.

Laurent Beaudoin et J.R. André Bombardier ont notamment chacun acheté sept millions d'actions de catégorie B au cours du dernier exercice.

« Le fait que des membres la famille aient acheté des actions témoigne de leur confiance à l'endroit de Bombardier », a souligné vendredi une porte-parole de la société, Isabelle Rondeau.

Par ailleurs, la circulaire indique que le président et chef de la direction, Alain Bellemare, a vu son salaire global dépasser celui de son prédécesseur au cours de l'exercice 2015.

La rémunération globale de l'homme de 54 ans a atteint 6,4 millions US, une somme qui comprend un salaire de base de 864 300 $ US, 3,1 millions US d'attributions fondées sur des options, 655 200 $ US d'attributions fondées sur des actions, une prime de 1,2 million US ainsi qu'un montant supplémentaire de 594 100 $ US, ayant entre autres servi à défrayer ses frais de déménagement.

Nommé président exécutif du conseil le 15 février 2015, Pierre Beaudoin a vu son salaire global s'établir à 3,85 millions US, en baisse par rapport à 5,2 millions US en 2014.

L'ex-grand patron de la division transport, Lutz Bertling, a pour sa part reçu près de 8 millions US, dont une indemnité de départ de 4 millions US. Celui-ci avait quitté ses fonctions en décembre 2015 et a depuis été remplacé par Laurent Troger, à l'emploi de Bombardier depuis 2004.

Au cours de l'assemblée, les actionnaires seront notamment appelés à voter sur une proposition visant à permettre au conseil d'administration de procéder à un regroupement d'actions d'ici le 31 octobre pour faire grimper leur valeur.

La circulaire propose le scénario d'un regroupement d'une action par tranche de 8 à 16 actions actuellement en circulation.