Alstom, recentré sur les transports depuis le rachat de ses activités dans l'énergie par General Electric (GE), a annoncé mardi viser une croissance organique de son activité de 5% par an d'ici à 2020.

Le groupe français a aussi évoqué un plan de réduction de coûts qui passera par des implantations «adaptées en Europe en fonction de la charge», et qui n'épargnera pas la France.

Dans les quatre prochaines années, «le chiffre d'affaires devrait connaître une croissance organique de 5% par an», a affirmé l'entreprise dans un communiqué diffusé à la veille d'une «journée investisseurs».

De son côté, «la marge d'exploitation ajustée devrait atteindre environ 7% en 2020». En outre, à la même échéance, «Alstom s'attend à une conversion d'environ 100% du résultat net en cash-flow (flux de trésorerie, NDLR) libre».

L'ambition d'Alstom est de devenir «numéro un ou deux sur tous les continents», et pour ce faire, l'entreprise veut renforcer des «sites industriels et des partenariats stratégiques à travers le monde», investissements supplémentaires de 300 millions d'euros à la clé.

Mais Alstom souhaite aussi «réduire ses coûts pour compenser la baisse des prix au niveau mondial et contribuer à l'amélioration des marges», avec des «économies en termes d'achats (qui) devraient s'élever à 250 millions d'euros par an».

Dans le même but, «les implantations à la fois industrielles et (de) bureaux d'études continueront de croître à l'international, tandis qu'elles seront adaptées en Europe en fonction de la charge», a indiqué l'entreprise sans détailler ces adaptations.

Seule certitude, le site français de Reichshoffen (Bas-Rhin), va «baisser de rythme après l'été», a affirmé mardi dans un entretien aux journal Les Echos, le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge, ajoutant qu'il devrait «se séparer d'un certain nombre d'intérimaires».

Cette usine d'assemblage doit connaître un «trou de production» à partir de fin 2018 et pour «au moins 3, 4 ans», avait-il déjà prévenu en février après la décision du gouvernement de lancer un appel d'offres pour renouveler certains trains de la SNCF plutôt que de passer par une commande directe à Alstom.

Pour son dernier exercice décalé complet (2014-2015) publié début mai 2015, Alstom a accusé une perte nette de 719 millions d'euros, affecté par des éléments exceptionnels, entre amende aux États-Unis et dépréciations d'actifs. Les ventes ont atteint 6,2 milliards d'euros.

Alstom avait alors indiqué viser «pour le moyen terme» une croissance organique de plus de 5% de son chiffre d'affaires et une amélioration graduelle de sa marge opérationnelle dans une fourchette comprise entre 5% et 7% contre 5,2% en 2014-2015.

Alstom, après avoir vendu la plus grande partie de ses activités énergétiques à GE pour un montant de 9,7 milliards d'euros - opération finalisée le 2 novembre dernier - s'est recentré sur les transports.

L'entreprise présente dans 60 pays et employant 32.000 personnes fournit des trains à grande vitesse, des métros et des tramways, ainsi que des solutions d'infrastructure et de signalisation.