La Chambre de commerce du Montréal métropolitain s'attend à ce que le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, profite de son budget, mardi, pour annoncer enfin l'aide que le gouvernement fédéral accordera à Bombardier.

« Ça fait plusieurs semaines qu'on s'attend à ce que le gouvernement fédéral s'engage face à Bombardier. Si demain le ministre des Finances reste silencieux, il va y avoir un énorme point d'interrogation dans le visage de tous les Montréalais », a lancé en entrevue le président de la Chambre de commerce, Michel Leblanc.

Cette annonce fédérale tarde trop, a estimé M. Leblanc. Le gouvernement du Québec avait annoncé son aide financière à la fin du mois d'octobre dernier.

« On pense que ça devrait avoir été annoncé depuis plusieurs jours, depuis plusieurs semaines. Le temps file. Il y a des pressions qu'on a faites. On s'attend à ce que le gouvernement fédéral ne perde pas d'occasion - et le budget en est une - pour annoncer un soutien à Bombardier », a martelé M. Leblanc.

De son côté, le ministre québécois des Finances, Carlos Leitao, s'est fait moins impatient. « Qu'on y fasse allusion, qu'on mentionne l'importance de cette industrie, ce que M. [Justin] Trudeau a déjà fait, et aussi l'importance particulièrement de la Série C. Pour les détails, ce n'est pas nécessaire que ça soit annoncé demain », a jugé le ministre Leitao.

Infrastructures et fiscalité

Le président de la Chambre de commerce a également exprimé ses attentes face aux investissements du gouvernement fédéral dans les infrastructures.

« C'est la plus grande promesse de ce gouvernement. Ce qu'on demande, c'est de s'assurer que les processus vont permettre des décaissements rapides. Donc, il va falloir que demain, il y ait non seulement une annonce qui confirme l'envergure des investissements en infrastructures, mais qui confirme que les processus vont permettre de décaisser ces sommes-là rapidement », a-t-il insisté.

Or, ce n'est justement pas le cas. L'Union des municipalités du Québec a récemment dénoncé la lenteur du processus, qui fait qu'une somme de 1,8 milliard de dollars dort encore dans les coffres pour les projets d'infrastructures, parce que l'entente entre les gouvernements du Québec et du Canada dans le cadre du programme Chantiers Canada n'a pas encore été signée.

Les villes affirment avoir de nombreux projets qui ne peuvent ainsi voir le jour, faute d'entente entre Ottawa et Québec.

« Dans la métropole, il y a plusieurs projets qui devraient être immédiatement admissibles, dans le transport en commun - qui était la priorité - et éventuellement dans d'autres chantiers d'infrastructures », notamment portuaires, comme la gare maritime de Montréal, a souligné M. Leblanc.

Finalement, bien que le gouvernement Trudeau ait évoqué plusieurs années de déficits à venir, afin d'investir pour relancer l'économie, la Chambre de commerce souhaite qu'il s'engage déjà dans un plan à moyen terme vers le retour à l'équilibre budgétaire.

« Il peut y avoir des déficits. Le gouvernement doit déjà s'engager sur le cheminement du retour à l'équilibre budgétaire éventuel et doit, dans cet engagement-là, s'engager à ne pas augmenter les impôts et les taxes. La tentation d'un gouvernement qui a des déficits, c'est de penser à résorber ses déficits avec des hausses de taxes. Dans ce cas-ci, ce qu'on demande au gouvernement, c'est éventuellement de se discipliner sur ses dépenses pour rétablir l'équilibre budgétaire tel que prévu, en 2019-2020 », a conclu M. Leblanc.