Les retards dans le programme de la CSeries et les sanctions imposées à la Russie pourraient faire perdre à Bombardier (T.BBD.B) une commande importante.

Dans une entrevue au média spécialisé Flight Global, le directeur général de la société de location russe Ilyushin Finance Corporation (IFC), Alexander Rubtsov, a déclaré que l'entreprise réévaluait sa décision d'acquérir 32 appareils CS300.

Selon Flight Global, IFC fera savoir s'il annulera la commande, la modifiera ou la confirmera à l'occasion du Salon aéronautique du Bourget, qui s'ouvrira officiellement le 15 juin en banlieue de Paris.

Un important contrat

La commande d'IFC, d'une valeur de 2,56 milliards US au prix courant, est assortie d'options pour 10 appareils de plus. Avec les options, la valeur totale atteindrait 3,42 milliards US au prix courant.

Il s'agit de la troisième commande en importance pour des appareils de la CSeries, après celles de Republic Airways et de Macquarie Finance.

Les sociétés étrangères qui font l'acquisition d'appareils de Bombardier peuvent s'adresser à Exportation et développement Canada (EDC), une société d'État, pour solliciter des prêts ou des garanties de prêts. Cette aide peut leur permettre de réduire leurs frais de financement.

Or, le gouvernement canadien a demandé à EDC de ne pas fournir de soutien aux sociétés russes. Ottawa a décrété des sanctions contre la Russie en raison de l'attitude de Moscou vis-à-vis du conflit en Ukraine.

«Nous tentons de trouver d'autres solutions en approchant des tiers qui offrent des solutions de financement, a commenté la porte-parole de Bombardier Avions commerciaux, Isabelle Gauthier, dans un entretien téléphonique avec La Presse Affaires. Bien entendu, Bombardier va respecter les lois, les directives, les balises qui ont été fournies par le gouvernement en ce qui a trait aux sanctions.»

Selon Flight Global, IFC s'impatiente également au sujet de l'échéancier du programme de la CSeries. L'appareil devait entrer en service en 2013. On parle maintenant du début de 2016.

L'entente tient toujours

Mme Gauthier a toutefois affirmé que l'entente ferme signée par IFC tenait toujours. «Il y a quelques enjeux avec la situation économique, politique qui prévaut, mais nous sommes confiants de trouver des solutions», a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté que les représentants d'IFC avaient récemment visité l'usine de Bombardier à Mirabel et s'étaient montrés très satisfaits des résultats des essais communiqués par Bombardier.

«Nous dépassons les 1350 heures de vol, a déclaré Mme Gauthier. Pour nous, le plan de match se poursuit.»