La plus importante organisation commerciale de l'industrie pétrolière aux États-Unis a dévoilé de nouvelles normes d'essai et de classification du pétrole brut destiné au transport ferroviaire, jeudi, une mesure qui fait suite à des erreurs de classification lors de chargements précédents, incluant le convoi qui a déraillé à Lac-Mégantic il y a un peu plus d'un an, faisant 47 victimes.

Mais comme lors de directives précédentes venant du gouvernement fédéral américain, les normes de l'industrie laissent aux entreprises le pouvoir de déterminer la fréquence des tests dans le but d'évaluer le niveau de dangerosité du pétrole brut.

Selon l'American Petroleum Institute (API), les normes ont été élaborées en collaboration avec des organismes de réglementation et l'industrie ferroviaire.

Le transport du pétrole par voie ferrée est devenu de plus en plus fréquent en raison d'une recrudescence des activités de forage dans le Dakota du Nord, le Montana, le Texas et le Colorado, entre autres.

Lors de la tragédie à Lac-Mégantic, le 6 juillet 2013, le convoi avait reçu la classification «risque faible», selon des organismes de réglementation.

Selon Jack Gerard, président de l'API, les normes d'essai et de classification s'inscrivent dans le cadre d'une vaste initiative visant à réduire le nombre d'accidents ferroviaires impliquant des convois pétroliers. Depuis la tragédie de Lac-Mégantic, il s'est produit au moins six déraillements majeurs de ce genre au Canada et aux États-Unis.

Un porte-parole du département des Transports des États-Unis a fait savoir que l'agence étudiait l'annonce de l'API.

L'Association des chemins de fer américains appuie les normes de l'industrie pétrolière, a indiqué le porte-parole Ed Greenberg. L'organisation, qui représente les principales sociétés ferroviaires du Canada et des États-Unis, a récemment rapporté que presque 230 000 convois de pétrole brut se sont déplacés à travers les États-Unis pendant les six premiers mois de 2014, une hausse de 12% par rapport à la même période en 2013.

Les chargements de matières dangereuses doivent être classés parmi l'une des neuf catégories, selon le niveau de risque. Si les matériaux sont classifiés erronément, ils pourraient circuler dans des wagons-citernes moins sécuritaires, et le personnel de sécurité pourrait employer la mauvaise marche à suivre lors d'un déversement.