Après avoir fait valoir ses impacts environnementaux et sociaux, la Société de transport de Montréal (STM) a décidé de faire valoir ses impacts économiques.

Elle a ainsi voulu rappeler, dans le contexte électoral actuel, l'importance du transport en commun.

«Ce n'est pas un hasard si on fait ça en campagne électorale, a commenté le président du conseil d'administration de la STM, Philippe Schnobb, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Ça vient donner des arguments à ceux qui sont en faveur du transport collectif. On peut démontrer que 10 millions investis en transport collectif créent 184 emplois au Québec, par rapport à 66 emplois dans le routier.»

La STM a fait valoir qu'elle effectuait la presque totalité de ses dépenses au Québec même, soit 100% de ses dépenses en ressources humaines, construction et énergie, 93% de ses dépenses en matériel roulant et 88% de ses autres achats en biens et services.

La STM a aussi noté qu'elle faisait affaire avec plus de 1800 fournisseurs dans 14 régions du Québec. Évidemment, la grande majorité de ces fournisseurs, soit 92%, se retrouvent à Montréal et les environs: en Montérégie, à Laval, dans les Laurentides et dans Lanaudière.

La proportion des dépenses à l'extérieur de la région montréalaise devrait toutefois augmenter avec la construction à grande échelle des nouvelles voitures du métro de Montréal à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent.

M. Schnobb a notamment mentionné que les fenêtres des nouvelles voitures seront fabriquées à Rivière-du-Loup, ce qui entraînera la création de 180 emplois. Le recouvrement d'aluminium, à Valcourt, nécessitera la création de 140 emplois.

«On ne parle pas souvent du fait que la STM fait des dépenses à l'extérieur de la région, a déclaré M. Schnobb. Il y a deux semaines, on a octroyé un contrat de 1 million à une compagnie d'Alma pour des barres de guidage dans le métro.»

Création d'emplois

Selon des calculs effectués par la firme E&B Data, les activités de la STM génèrent plus de 16 500 emplois au Québec, soit 9000 emplois directs à la STM même, 3400 emplois indirects chez ses fournisseurs et 4100 emplois induits. Ces derniers sont soutenus par les dépenses de consommation des employés de la STM et de ses fournisseurs.

Tous ces emplois auraient un impact de 1,4 milliard sur l'économie québécoise, en plus des revenus de 418 millions qu'ils rapportent aux administrations publiques.

Un document préparé par la STM fait valoir que pour subvenir aux besoins du transport automobile, le Québec a importé 13,7 milliards de dollars en pétrole en 2012 et 7 milliards en automobiles. Cela représente 94% du déficit commercial du Québec.

L'Association du transport urbain du Québec (ATUQ) a également rendu publics hier les résultats d'un sondage sur le transport en commun, réalisé par la firme CROP en janvier 2014 auprès de 1000 répondants partout au Québec. Pas moins de 88% des répondants ont jugé important que le gouvernement du Québec investisse davantage dans le transport en commun.

«Raison de plus pour que le gouvernement le fasse», a déclaré M. Schnobb, également président du conseil d'administration de l'ATUQ.