Bombardier a perdu quelques recommandations d'achat hier. Certains analystes ont aussi révisé à la baisse leurs attentes quant à la progression du titre en Bourse. Voici cinq réactions.

David Newman, Cormark

«Le délai n'est pas une surprise. C'est son ampleur qui me surprend. Le report est causé par des ennuis avec les logiciels qui sont identifiés. Des solutions ont déjà été trouvées pour certains problèmes, mais pas tous semble-t-il. Et d'autres pépins risquent de survenir étant donné la complexité des logiciels. Le report va soulever des craintes sur les dépenses et Bombardier n'a pas offert de mise à jour à cet égard [...]. Je retire ma recommandation d'achat même si j'aime encore le plan, car les nuages gris seront encore présents pour un moment.»

Scott Rattee, Stonecap Securities

«La grandeur de la marge de manoeuvre liée à la date d'entrée en service (six mois) me surprend tout comme l'ampleur du report. Ça laisse entrevoir un retard potentiel de deux ans pour le CS100. J'anticipe que les coûts de développement vont continuer d'avoir un impact sur les marges bénéficiaires cette année. 2014 sera donc une autre année de développement pour la division aéronautique qui est le principal moteur de croissance de l'entreprise. Je retire donc ma recommandation d'achat.»

Fadi Chamoun, BMO

«Je crois qu'un délai était largement anticipé. Qu'est-ce qui est le plus important: la date d'entrée en service ou des commandes? La réponse est complexe, mais je pense que les commandes ont plus d'importance. L'évaluation boursière actuelle escompte une valeur négative significative pour la CSeries.»

Walter Spracklin, RBC

«Le délai risque de pousser les coûts du programme à plus de 4 milliards. En tenant compte de marges de 10% sur un prix unitaire de 50 millions par appareil, Bombardier aura besoin de vendre au moins 800 avions pour atteindre le seuil de rentabilité de son programme CSeries (c'est l'équivalent de 20% du marché de la demande anticipée des 20 prochaines années). Le délai annoncé diminue le rendement potentiel et augmente le niveau de risque associé au programme.»

Cameron Doerksen, Banque Nationale

«Je pense que Bombardier pourrait annoncer d'autres mauvaises nouvelles prochainement (réduction des prévisions de marges et moins de livraisons d'avions que prévu). Le report de l'entrée en service est plus important que ce que j'anticipais et certainement plus important que ce que le marché anticipait. Il est difficile d'évaluer les coûts supplémentaires qui s'ajouteront. Ça pourrait être plusieurs centaines de millions. L'autre question est de savoir comment les clients réagiront. Je ne m'attends pas à des annulations et la commande annoncée aujourd'hui [hier] laisse croire que le délai n'influencera pas les décisions d'achat de manière significative.»