Bombardier Transport (T.BBD.B) ne tient pas pour acquis un contrat de presque 1,6 milliard de dollars avec British Rail, même si la société rivale allemande Siemens a décidé de ne pas faire d'offre relativement au projet Crossrail.

«Nous ne nous reposons pas sur nos lauriers et nous n'attendons pas la charité», a affirmé vendredi un porte-parole de Bombardier, Marc Laforge.

«Nous avons restructuré notre entreprise pour qu'elle soit aussi concurrentielle que possible. Nous faisons face à une solide concurrence et nous allons nous battre avec vigueur et viser la victoire», a-t-il ajouté.

Siemens a annoncé vendredi ne plus être impliquée dans le dossier Crossrail parce que d'autres contrats la tiennent occupée, incluant le projet Thameslink, de 2,5 milliards de dollars, obtenu aux dépens de Bombardier en 2011.

«C'est une décision stratégique qui a été prise en fonction des niveaux d'activités d'affaires actuels», a indiqué l'entreprise allemande par voie de communiqué.

Siemens doit livrer des trains à grande vitesse au transporteur ferroviaire national Deutsche Bahn, livraison qui devrait avoir quatre ans de retard en raison de problèmes de logiciels. Elle fait également face à des délais dans le cadre d'une commande passée par Eurostar pour des TGV assurant une liaison entre Paris, Bruxelles et Londres.

«Chercher à obtenir un autre projet de cette envergure pourrait affecter notre capacité à respecter les engagements pris auprès de nos clients - chose qui ne serait pas responsable», a affirmé la firme.

La société qui mettra la main sur le projet Crossrail devra livrer 600 voitures pour une nouvelle ligne reliant les secteurs est et ouest de Londres. L'octroi du contrat devrait être annoncé l'an prochain, l'exploitation de la future ligne devant débuter à la fin de 2018.

Outre Bombardier, les autres firmes dans la course sont l'Espagnole CAF et la Japonaise Hitachi.

Des observateurs de l'industrie croient que le retrait de Siemens laisse la voie libre à Bombardier, qui construirait les voitures à la dernière usine ferroviaire de l'Angleterre, à Derby.

La division transport du constructeur québécois d'avions et de trains, dont le siège se trouve à Berlin, a déjà fait savoir que ces installations fermeraient s'il elle n'obtenait pas le contrat.