Bombardier Transport (T.BBD.B) entend se défendre vigoureusement contre une poursuite de 468 millions de dollars intentée par la Deutsche Bahn, les chemins de fer allemands. L'entreprise a menacé de prendre l'offensive et de poursuivre la Deutsche Bahn pour diffamation.

«Nous avons l'intention de défendre notre réputation», a lancé le porte-parole de Bombardier Transport, Marc Laforge.

Dans une poursuite déposée hier à la cour de district de Berlin, la Deutsche Bahn a allégué que les voitures de série 481 du train de banlieue berlinois, S-Bahn, construites par Bombardier, étaient défectueuses. La Deutsche Bahn a indiqué qu'elle avait dû remplacer les essieux et les roues de ces voitures, en plus de modifier ou de remplacer les systèmes de freinage et les moteurs.

Entente à l'amiable

«Au cours des derniers mois, la Deutsche Bahn a essayé d'en arriver à une entente à l'amiable, mais sans succès», a fait savoir la société ferroviaire dans un communiqué publié hier. «Après l'expiration d'un délai de suspension, nous avons résolu de porter nos réclamations devant les tribunaux.»

La Deutsche Bahn avait commandé 1000 voitures de série 481 auprès d'entreprises qui ont été acquises ultérieurement par Bombardier Transport, AEG (Adtranz) et DWA. La livraison de ces voitures s'est déroulée de 1997 à 2004.

Bombardier a rappelé hier que la garantie sur ces voitures avait pris fin en 2007. Le constructeur a souligné que, jusqu'à cette date, la disponibilité des trains dépassait 98%, ce qui est selon lui une très bonne performance lorsqu'on la compare à celle d'autres systèmes de transport européens.

Bombardier a également fait valoir que S-Bahn avait toujours été responsable de la maintenance des trains.

«Nous n'acceptons aucune responsabilité», a soutenu M. Laforge.

Irrégularités

Les voitures de série 481 ont connu divers problèmes, mais le déraillement d'un train à Radbruch en mai 2009 a fait en sorte de braquer les projecteurs sur la situation.

M. Laforge a soutenu qu'un rapport réalisé par une firme indépendante, Gleiss Lutz, déposé en février 2009, avait fait état d'un grand nombre de lacunes et d'irrégularités sur le plan de la maintenance des voitures, faite par le S-Bahn lui-même.

Le rapport, signé par Detlef Schmidt et Tobias Boecken, déplore un manque de formation des employés d'entretien du S-Bahn et l'absence d'un système de contrôle de qualité adéquat. Il critique également les instructions incomplètes ou erronées fournies aux employés ainsi qu'une culture d'entreprise caractérisée par un leadership faible et une mauvaise communication.

Toutefois, le rapport fait aussi état de défauts de conception: la taille des roues n'a pas été conçue pour supporter de lourdes charges et elles se sont usées de façons prématurées. Le système de freinage ne fournit pas non plus la friction nécessaire pour bien accomplir son travail.

Bombardier a soutenu qu'une longue procédure judiciaire n'était dans l'intérêt de personne et qu'elle restait ouverte à un dialogue avec la Deutsche Bahn.

À lire dans LPA Magazine la semaine prochaine, un reportage sur Bombardier en Allemagne.