La firme de cotation Moody's menace d'abaisser la cote de solvabilité de Bombardier si le programme de CSeries subit des délais additionnels.

En novembre dernier, Bombardier avait fait savoir que le premier vol de la CSeries, une nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places, aurait lieu six mois plus tard que prévu, soit en juin 2013.

Cette semaine, Moody's a rehaussé quelque peu la cote de Bombardier liée aux liquidités pour la faire passer à SGL-2, en raison de la clôture d'une émission de billets de premier rang de 2 milliards US. Selon Moody's, cette émission permet d'amener les liquidités de Bombardier à environ 5 milliards US.

La firme de cotation n'a toutefois pas rehaussé la cote de solvabilité liée à la dette de Bombardier. Elle a confirmé la cote de BA2 et la perspective négative qu'elle y avait attachée.

«La perspective est négative parce qu'au cours des dernières années, Bombardier a utilisé plus de liquidités que ce que prévoyait Moody's, a indiqué la firme cette semaine. Si cette tendance se poursuit, il faudra abaisser la cote de Bombardier.»

Elle a ajouté qu'un nouveau report du premier vol de la CSeries pourrait également entraîner un abaissement de la cote.

Un rehaussement de la cote de solvabilité de Bombardier serait toujours possible, mais il faudrait remplir plusieurs conditions: un retour à une croissance soutenue dans l'industrie aérospatiale, une entrée en service couronnée de succès pour la CSeries, de nouvelles commandes pour cette famille d'appareils, la résolution de certains problèmes d'efficacité opérationnelle dans la division Transport et une utilisation raisonnable des liquidités.

Difficultés chez Embraer

Par ailleurs, Bombardier peut se réjouir en regardant ce qui se passe du côté de son principal concurrent, Embraer, dans le domaine des avions commerciaux.

L'avionneur brésilien a livré deux fois plus d'avions commerciaux en 2012 que Bombardier. Toutefois, il a enregistré trois fois moins de commandes.

Embraer a annoncé en début de semaine qu'il avait livré 106 appareils commerciaux en 2012, alors que Bombardier n'a livré que 50 appareils. L'avionneur brésilien a cependant de la difficulté à regarnir son carnet de commandes. Il n'a enregistré que 42 nouvelles commandes pour des appareils commerciaux en 2012. Cela comprend une commande pour 20 appareils obtenue en fin d'année par un client qui préfère demeurer anonyme pour l'instant.

De son côté, Bombardier a enregistré 138 commandes nettes pour des appareils commerciaux en 2012, dont 50 commandes pour des appareils turbopropulseurs Q400 et 15 commandes pour la CSeries.

Du côté des avions d'affaires, Bombardier a battu Embraer avec 179 livraisons en 2012 comparativement à 99. Il n'est toutefois pas possible de comparer le carnet de commandes des deux avionneurs puisque Embraer n'a pas révélé le nombre de nouvelles commandes pour de tels appareils.

L'action de catégorie B de Bombardier a perdu 8 cents pour clôturer à 4,02$ à la Bourse de Toronto hier.