Le Syndicat des employés de Bombardier de La Pocatière a annoncé vendredi que les négociations avec la direction du géant du transport avaient pris fin au cours de la nuit sur un «profond désaccord» et qu'aucune autre séance de négociation n'était prévue pour l'instant.

L'arrêt des pourparlers fait suite à trois journées de «négociations intenses», a précisé le syndicat. Ces tractations n'ont cependant pas permis aux deux parties de s'entendre sur les enjeux importants, notamment la sous-traitance.

Une offre «finale» a néanmoins été déposée par l'employeur et sera soumise la semaine prochaine aux travailleurs, a précisé le syndicat, qui a rencontré ses membres vendredi après-midi pour faire le point sur la situation.

Quelque 330 employés syndiqués de l'usine de Bombardier Transport [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] à La Pocatière sont en grève depuis le 1er novembre. Leur contrat de travail a expiré le 30 septembre 2011.

Le président du syndicat, Mario Lévesque, a dit que son groupe n'était «pas du tout satisfait de l'offre» et qu'il n'appréciait «absolument pas l'arrogance» dont ferait preuve la partie patronale.

En entrevue, le président de la Fédération de l'industrie manufacturière,  affiliée à la CSN, Alain Lampron, a dit que la dernière offre de Bombardier comportait même des reculs pour ses membres.

«Les gens au niveau local, quand ils ont reçu l'offre, ils ont été déçus, parce qu'il y avait des reculs comparativement aux premières offres qui ont été faites, notamment au niveau des REER collectifs (...), en plus du fameux dossier qui est très important pour le syndicat, celui de la sous-traitance», a-t-il dit.

«Il n'y a pas eu d'avancement au niveau de la sous-traitance. Dans certains autres points, il y a eu de l'avancement. On pensait qu'ils feraient la même chose au niveau de la sous-traitance, mais il n'y a pas eu vraiment d'avancement», a ajouté M. Lampron.

Un porte-parole de Bombardier, Marc Laforge, a dit que la direction de l'entreprise ne comprend pas la décision du syndicat de se retirer ainsi de la table des négociations.

«Ça fait deux fois qu'ils rompent les négociations alors que nous avions l'impression que nous étions très près d'un accord», a-t-il dit.

«Je vous avoue que de notre côté, c'est à n'y rien comprendre. On considère que ça manque de sérieux leur approche de négociations. Je vous dirais même qu'on en est un peu choqués», a ajouté le porte-parole patronal.

Selon M. Laforge, la direction de Bombardier a «fait des propositions qui sont tout à fait en ligne avec ce qu'ils (les syndiqués) revendiquaient au cours des dernières semaines, des derniers mois. S'ils rejettent ça, alors on ne sait vraiment plus ce qu'ils veulent.»

Une marche des syndiqués en grève dans les rues de La Pocatière doit avoir lieu samedi.

Les parties avaient repris les négociations le 7 novembre, à la suggestion du conciliateur du ministère du Travail. Les échanges s'étaient depuis poursuivis chaque jour, à l'exception du 12 novembre, pour prendre une pause.

L'action de Bombardier a gagné 13 cents à la Bourse de Toronto, vendredi, pour terminer la semaine à 3,12$.