«Nous avons pleinement confiance au processus de conciliation», a déclaré le porte-parole de Bombardier Transport, Marc Laforge, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires hier.

Bombardier Transport espère éviter une grève à La Pocatière, et un éventuel délai dans la livraison des voitures du métro de Montréal, grâce à une nouvelle séance de conciliation prévue aujourd'hui.

Le conciliateur a rencontré les représentants patronaux jeudi dernier et les représentants syndicaux vendredi. Aujourd'hui, il devrait rencontrer les deux parties en même temps.

Les 370 employés syndiqués de l'usine de La Pocatière sont sans contrat de travail depuis novembre 2011. Samedi, les syndiqués se sont réunis en assemblée générale et ont voté en faveur de moyens de pression dans une proportion de 95,5%. Ces moyens de pression incluent la grève.

Les négociations achoppent principalement sur le régime de retraite et sur la question de la sous-traitance. Les syndiqués, représentés par la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN), soutiennent que le contrat de construction des voitures du métro de Montréal va créer moins d'emplois que prévu à La Pocatière parce que l'entreprise a recours à la sous-traitance.

Le président du syndicat, Mario Lévesque, a affirmé que Bombardier s'était engagée à réaliser toute la production des voitures à La Pocatière, ce qui aurait entraîné le maintien ou la création de 775 emplois à l'usine. De 400 à 500 de ces emplois auraient été liés à la production elle-même.

Or, les syndiqués ont réalisé que des pièces importantes étaient produites à l'extérieur.

«D'après ce qu'on peut voir là, avec les pièces qui entrent, c'est tout juste si on va avoir 200 personnes», a déploré M. Lévesque.

Le syndicat a déposé un certain nombre de griefs à ce sujet.

M. Laforge a soutenu que Bombardier n'avait jamais affirmé que le contrat du métro de Montréal représenterait 775 emplois à La Pocatière.

«Pour maintenir 775 emplois, il faudrait un contrat portant sur 1000 voitures à une cadence d'une voiture par jour, a-t-il affirmé. Or, ce contrat porte sur 468 voitures qui seront assemblées à un rythme d'une voiture aux deux jours. La sous-traitance n'a rien à voir là-dedans.»

M. Laforge n'a pas voulu discuter de l'effet d'une grève à La Pocatière sur la livraison des voitures du métro de Montréal.

Bombardier doit livrer à la Société de transport de Montréal (STM) la première de 10 rames pilotes en juin 2013. L'entreprise est en train de travailler sur les deux premières rames à La Pocatière.

«Nous n'avons pas commencé la production en série et nous ne le ferons pas avant un an», a affirmé M. Laforge.

Les employés de l'usine de La Pocatière ne travaillent pas uniquement sur les voitures du métro de Montréal. L'usine produit les caisses de voitures de train de banlieue pour le New Jersey et le Maryland et des composants pour les voitures de métro de Toronto et de Chicago.

Bombardier fait face à un autre conflit de travail, mais du côté aéronautique: les machinistes de l'usine de Learjet à Wichita ont entrepris une grève le 8 octobre.

L'action de catégorie B de Bombardier a gagné 1 cent pour clôturer à 3,74$ à la Bourse de Toronto, hier.

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BOMBARDIER LA POCATIÈRE

585 employés, soit 370 cols bleus syndiqués et 215 cols blancs

Contrats :

> Métro de Montréal : assemblage de 468 voitures

> Train de banlieue du New Jersey: fabrication des caisses de 100 voitures

> Train de banlieue du Maryland: fabrication des caisses de 54 voitures

> Métro de Toronto: façades et toits de 420 voitures

> Métro de Chicago: composants de finition intérieure de 706 voitures