La division aéronautique de Bombardier met un frein aux dépenses jugées non essentielles au moins jusqu'en janvier, afin d'économiser de l'argent pour deux importants programmes de développements d'avion.

Dans une note à ses employés, le géant montréalais du transport a indiqué avoir mis en place un gel de nouvelles embauches, mis fin aux réunions à l'extérieur de ses installations, réduit tout le financement des fêtes de bureaux de la période de Noël et même annulé la plupart de ses voyages d'affaires.

Parmi les autres mesures annoncées se trouvent des réductions ou reports de dépenses de consultation, la suspension de la majorité des activités de formation et une pause dans les rénovations de bureaux. Toutes les dépenses en immobilisations devront être approuvées par la haute direction.

Selon la porte-parole Haley Dunne, la missive transmise la semaine dernière par le vice-président aux finances Mairead Lavery visait à rappeler aux employés d'être plus prudents par rapport à ce qu'ils dépensent pendant que la compagnie se trouve dans une période clé d'investissement.

«Nous sommes au milieu de l'année alors c'est le temps de s'assurer que les gens sont conscients qu'il faut se concentrer sur nos priorités», a-t-elle indiqué lors d'un entretien.

Mme Lavery a indiqué aux employés que «la performance au chapitre de la génération d'argent n'était pas conforme au budget pour les six premiers mois de l'année» et que cette annonce était nécessaire parce que Bombardier détient un contrôle limité sur le moment où il reçoit de l'argent de ses clients.

Bombardier entend embaucher les personnes nécessaires pour les programmes de développement, mais les postes jugés non essentiels resteront vacants jusqu'à après janvier.

Bombardier Aéronautique [[|ticker sym='BBD.B'|]] n'avait pas gelé les dépenses non essentielles depuis 2009.

Le troisième plus grand avionneur au monde est au beau milieu du développement de plusieurs projets. Ses deux plus importants sont les nouveaux avions commerciaux CSeries, dont la première livraison est prévue pour la fin 2013, et les appareils d'affaires Learjet 85, qui doivent aussi prendre leur envol sur le marché l'an prochain.

La société détenait environ 2,5 milliards $ en espèces au 30 juin, un montant en baisse par rapport à celui de 3,4 milliards $ détenu six mois plus tôt.

Le directeur financier Pierre Alary a indiqué le mois dernier, lors d'une conférence téléphonique au sujet des résultats financiers du deuxième trimestre, qu'il s'attendait à ce que les flux de trésorerie soient «essentiellement neutres» au troisième trimestre et «très forts» pour le dernier trimestre de l'exercice.

Les flux de trésorerie du dernier trimestre ont été plus faibles que prévu par les analystes, mais Bombardier génère habituellement des flux de trésorerie positifs dans la deuxième moitié de l'année, particulièrement au quatrième trimestre, a écrit l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale.

«Le niveau des liquidités reste confortable à 2,5 milliards $ en espèces, avec une somme de 1,4 milliard $ en crédit disponible.»

Bombardier n'a pas fixé d'objectif précis pour ce qui est de la quantité d'argent qu'elle espère économiser d'ici à ce que le gel des dépenses soit réévalué, le 15 janvier, a précisé Mme Dunne.

L'action de Bombardier a cédé lundi 4 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 3,54 $.