Les pilotes d'Air Canada (T.AC.A) croient que le désir de l'entreprise de lancer un transporteur aérien à rabais pourrait menacer leur sécurité d'emploi, a déclaré mardi un représentant du syndicat.

Ce projet a fait un pas en avant, lundi soir, quand un médiateur fédéral s'est rangé derrière la position patronale, imposant une convention collective d'une durée de cinq ans qui inclut notamment la possibilité pour Air Canada de mettre sur pied un transporteur à rabais.

Air Canada affirme que l'entente, qui est valide jusqu'en avril 2016, lui offrira la flexibilité dont elle a besoin pour rivaliser avec WestJet [[|ticker sym='T.WJA'|]], un transporteur à rabais qui offre essentiellement des vols intérieurs et qui ne doit pas composer avec des syndicats ou des régimes de retraite.

«Cette décision du médiateur représente une autre pièce qui vient de tomber en place, a dit le porte-parole d'Air Canada, Peter Fitzpatrick. L'industrie a changé et de nombreux rivaux à rabais ont fait surface ailleurs dans le monde et au Canada. Tout le monde sait que WestJet jouit d'un avantage important à l'égard des frais face à Air Canada, donc nous devons nous doter d'un véhicule qui sera concurrentiel.»

Les dirigeants d'Air Canada ont affirmé que le lancement d'un transporteur à rabais se trouve au sommet de leurs priorités, mais les détails du projet demeurent rares. «Nous étudions nos options, a ajouté M. Fitzpatrick. Notre président a fréquemment déclaré que nous avons l'intention de nous lancer dans ce marché, et nous examinons comment nous nous y prendrons.»

Le président du Syndicat des pilotes d'Air Canada, Paul Strachan, croit toutefois que les pilotes qui travailleront pour ce transporteur seront soumis à des règles différentes, même s'ils sont membres du syndicat. «Et en l'absence d'un plan d'affaires ou de prévisions commerciales (de la part d'Air Canada), nous prenons pour acquis que c'est l'objectif de cet exercice», a dit M. Strachan.

Le premier transporteur à rabais lancé par Air Canada pour rivaliser avec WestJet, Zip Airlines, avait échoué parce qu'il ne disposait pas de suffisamment d'avions pour rivaliser avec WestJet, selon ce qu'a déclaré en juin le chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu.

Le syndicat des pilotes est le deuxième à être contraint par un médiateur à accepter l'offre finale de la partie patronale. L'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale, qui représente les employés d'entretien et au sol, avait subi un sort identique.