Personne ne s'est montré intéressé aux actifs d'Aveos liés à la maintenance des avions. La situation est plus encourageante pour les actifs liés à la maintenance des moteurs et des composants des appareils. Air Canada (T.AC.B) s'est entendue avec Aveos pour offrir un contrat de maintenance des moteurs à un acquéreur qui respecterait ses exigences. Le transporteur s'est également engagé à offrir un contrat pour la maintenance d'un millier de composants à une entreprise qui s'installerait dans les centres de révision d'Aveos.

C'est ce que révèle le huitième rapport du syndic de faillite d'Aveos, FTI Consulting, daté du 5 juin, mais seulement placé sur le site internet de la firme, hier.

«Le processus de vente n'a pas généré d'intérêt pour les actifs de maintenance de la cellule (l'avion lui-même), dans leur forme actuelle», a indiqué le syndic dans son rapport.

Les acquéreurs potentiels avaient jusqu'à hier midi pour présenter une offre pour les actifs d'Aveos liés à la maintenance de la cellule et la maintenance des moteurs.

Les entreprises intéressées au centre de maintenance des composants ont jusqu'au 13 juillet prochain pour déposer une offre.

Pas d'entente

Le vice-président de la section locale de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA), Jean Poirier, a déploré le manque d'intérêt vis-à-vis des activités de maintenance de la cellule et l'absence d'entente entre Air Canada et Aveos à ce sujet.

«La révision générale, ils s'en foutent royalement, a-t-il lancé au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires. Ils doivent planifier d'envoyer ça directement à l'extérieur.»

La faillite d'Aveos en mars dernier a entraîné la perte de 2600 emplois au Canada, dont 1800 à Montréal. Une bonne partie des emplois montréalais, soit environ 750, est liée à la maintenance de la cellule. Les quelque 1000 autres emplois se répartissent à peu près également entre la maintenance des moteurs et celle des composants (des éléments comme les trains d'atterrissage, les ordinateurs de vol, etc.).

M. Poirier a indiqué qu'environ 500 anciens employés d'Aveos avaient réussi à trouver un emploi. Plusieurs se sont retrouvés chez Bombardier, certains ont été chez Air Transat, mais un certain nombre ont quitté le secteur pour aller travailler dans la construction ou chez Hydro-Québec.

«Il y en a qui ont pris l'assurance-chômage et qui sont en recherche d'emploi, mais ils s'attendent à ce que ça rouvre bientôt, surtout en ce qui concerne les centres d'entretien des moteurs et des composants», a ajouté M. Poirier.

Il a affirmé que l'entente conclue entre Air Canada et Aveos au sujet des moteurs et des composants constituait une bonne nouvelle.

«C'est un pas en avant, surtout quand on pense qu'Air Canada voulait résilier tous les contrats, a-t-il déclaré. Mais il faut quand même noter que tout ça est au conditionnel.»

Il a souligné que l'entente sur les composants portait sur un millier de pièces.

«On faisant la maintenance sur un nombre beaucoup plus élevé de composants, peut-être trois fois plus», a-t-il soutenu.

M. Poirier a indiqué que le fait de se concentrer sur un moins grand nombre de composants pourrait avoir ses avantages. «Si le but est de centraliser l'expertise et ainsi d'aller chercher des contrats à l'extérieur, ça peut être payant, a-t-il déclaré. Mais on ne sait pas encore.»

Il n'a pas encore jeté l'éponge au sujet de la maintenance de la cellule.

«J'entends toutes sortes de choses, ce n'est pas mort», a-t-il indiqué.