Pressé par les actionnaires, le conseil d'administration de Transat (T.TRZ.B) annonce qu'il nommera dorénavant un seul administrateur en chef au lieu de trois. De plus, les modifications aux règlements généraux de la société telles qu'elles figurent dans la circulaire de direction ne seront pas présentées à l'assemblée des actionnaires prévue le 15 mars prochain.

L'administrateur en chef désigné sera élu parmi les administrateurs indépendants. Ce changement a pour objectif de faire contrepoids à Jean-Marc Eustache, qui est à la fois le président du conseil et le chef de la direction.

Ce nouvel administrateur en chef pourra convoquer des réunions d'administrateurs indépendants, fixer leur ordre du jour et les présider. Il aura aussi pour tâche de préparer l'ordre du jour des réunions du CA avec le président du conseil, M. Eustache.

Le gestionnaire de portefeuille Montrusco Bolton, qui détient 2,25% des actions à droit de vote, propose à l'assemblée de séparer ces deux rôles. Transat recommande à ses actionnaires de s'opposer à la proposition de Placements Montrusco Bolton.

Montrusco recommande aussi de tenir un vote consultatif sur la rémunération des dirigeants de Transat, une suggestion à laquelle se rallie le conseil, lit-on dans la circulaire de direction.

Le 23 janvier, Transat a annoncé que les règlements généraux de la société seront modifiés ultérieurement pour hausser le quorum de l'assemblée des actionnaires à un minimum de 25% des actions en circulation, au lieu de 15%. Ensuite, aucun administrateur ne disposera d'un vote prépondérant en cas d'égalité des voix au moment d'un vote au conseil.

De l'expérience

À cette assemblée du 15 mars, les actionnaires de Transat voteront pour chacun des 11 candidats au conseil. Ceux-ci ne manquent pas d'expérience, a-t-on observé.

On y trouve un octogénaire, deux septuagénaires et deux autres administrateurs ayant atteint l'âge de la retraite. En fait, la moyenne d'âge des 11 administrateurs est de 65 ans. «Le conseil d'administration de la Société n'a pas adopté de politique fixant l'âge de la retraite des administrateurs. Il se fonde plutôt sur le processus d'évaluation pour déterminer si un administrateur doit se retirer», lit-on dans la circulaire.

Eustache quitte Quebecor

Par ailleurs, M. Eustache a remis sa démission à titre d'administrateur de Quebecor. Il souhaite se consacrer pleinement au retour à la rentabilité de Transat. «M. Eustache a quitté trois conseils dans les derniers mois», écrit dans un courriel Debbie Cabana, conseillère, relations avec les médias chez Transat.

Administrateur des actionnaires minoritaires, de catégorie B, M. Eustache avait obtenu une majorité d'abstentions des votes exprimés par voie de procuration à l'occasion des deux dernières assemblées d'actionnaires de Quebecor. Il avait néanmoins continué de siéger au conseil, car Quebecor n'a pas de politique de vote majoritaire, au contraire, d'ailleurs, de Transat. Depuis le 13 janvier 2010, Transat oblige un administrateur dans cette situation à déposer sa démission au conseil. Ce dernier décide ou non de l'accepter.

La firme ISS avait recommandé aux actionnaires B de Quebecor de s'abstenir pour les deux candidats proposés, dont l'un était M. Eustache, dans le but d'inciter Quebecor à modifier sa politique en passant au vote individuel des administrateurs. Chez Quebecor, les actionnaires votent pour une liste de candidats et non pour chacun des candidats individuellement.