Selon Moody's, le Canadien National (T.CNR) est tellement solide qu'il pourrait faire face à un nouveau ralentissement de l'économie sans trop en souffrir.

L'agence américaine est un peu moins affirmative en ce qui concerne le Canadien Pacifique [[|ticker sym='T.CP'|]], mais elle s'attend quand même à ce que la société ferroviaire de Calgary améliore sa performance.

«Le CN bénéficie d'un bon réseau, d'une combinaison favorable de types de marchandises, d'une solide performance opérationnelle et d'une utilisation efficiente de ses employés, indique Moody's dans un rapport d'analyse. Ces qualités ont permis à l'entreprise d'éviter les pires conséquences de la grande récession et devraient lui permettre de générer des flux de trésorerie solides même si l'économie faiblit à nouveau.»

Moody's note que le CN a le meilleur ratio d'exploitation de toute l'industrie du transport ferroviaire de marchandises, et de loin. La cote de solvabilité que lui a attribuée Moody's, A3, est d'ailleurs l'une des plus hautes de l'industrie. Moody's souligne notamment les coûts peu élevés de la main-d'oeuvre du CN, soit 80 000 $ par employé en moyenne, comparativement à 100 000$ pour l'ensemble de l'industrie.

«Ce n'est probablement pas parce que le CN rémunère significativement moins ses employés, avance l'agence. Nous croyons plutôt que l'entreprise gère sa main-d'oeuvre de façon efficace, minimisant notamment les onéreuses heures supplémentaires qui existent lorsqu'un réseau n'est pas géré de façon efficace.»

Moody's note également que le CN tire plus de la moitié de ses revenus de marchandises générales, comme les produits chimiques, les métaux, les produits forestiers et automobiles. C'est deux fois plus que la moyenne de l'industrie. Il s'agit d'un avantage clé parce que ces produits ont différents points de départ et d'arrivée, permettant ainsi de maximiser l'ensemble du réseau de l'entreprise. Cette situation avantage le CN lorsque l'économie industrielle va bien. Néanmoins, elle peut devenir un désavantage lorsque l'économie ralentit.

«Cette faiblesse est toutefois mitigée par plusieurs facteurs clés, comme la diversification des types de marchandises en divers sous-segments», indique Moody's.

Quant au CP, selon l'agence américaine, son ratio d'exploitation est un des moins bons de toute l'industrie, notamment en raison des coûts de main-d'oeuvre.

«Nous croyons que le CP devrait se concentrer sur l'amélioration de la productivité de ses employés, indique Moody's dans un rapport d'analyse. Un nombre significatif d'employés arrivent à l'âge de la retraite au cours des prochaines années, ce qui devrait aider l'entreprise à cet effet.»

Moody's croit que le CP va améliorer sa performance en 2012, après une année 2011 marquée par les avalanches et les inondations. L'agence fait observer que les aliments et les produits agricoles représentent environ 18% du volume de marchandises du CP, ce qui lui confère une certaine stabilité.

«Nous nous attendons à ce que la demande pour plusieurs des produits de base que transporte le CP demeure solide tout au long de 2012».

À Baa3, la cote de solvabilité du CP est trois crans plus bas que celle du CN.

Le titre du CN a perdu 38cents pour clôturer à 78,59 $ hier à la Bourse de Toronto, alors que le titre du CP a gagné 9 cents pour clôturer à 64,84$.