Les vols de la compagnie australienne Qantas devraient reprendre lundi après la décision d'une instance d'arbitrage d'ordonner l'arrêt du conflit social qui a affecté dimanche près de 70 000 passagers privés de vols.

«Nous avons décidé (...), en raison notamment de la vulnérabilité particulière de l'industrie du tourisme, que suspendre la grève ne protégerait pas assez de dommages significatifs», a expliqué à l'issue d'un meeting marathon cette instance, qui a ordonné que le conflit cesse «immédiatement».

Elle avait la possibilité de suspendre la grève pendant 120 jours maximum pour permettre des pourparlers ou d'ordonner l'arrêt pur et simple du mouvement.

Le directeur de la compagnie australienne Alan Joyce a déclaré que des appareils pourraient décoller d'ici lundi après-midi et qu'en tous les cas le service reprendrait «le plus vite possible».

La décision prise par l'instance met fin au lock-out qui a conduit à annuler 447 vols de plus d'une centaine d'avions à partir de 22 aéroports dont Hong Kong, Singapour, Londres ou encore Los Angeles.

Plus de 70 000 clients de la compagnie étaient ainsi bloqués dans les aéroports après la décision de la compagnie de clouer au sol tous ses avions en raison du conflit social qui affecte son activité depuis des semaines.

Alan Joyce s'en est excusé auprès d'eux et de «tous les passagers affectés ces derniers mois par les actions des syndicats».

Les techniciens, personnels au sol et pilotes de Qantas réclament des augmentations de salaires et contestent le plan de redéploiement de la compagnie, qui veut concentrer ses activités internationales sur la région Asie-Pacifique.

Un ralentissement volontaire des rythmes de travail et le refus des techniciens de maintenance d'effectuer des heures supplémentaires avaient causé ces dernières semaines une accumulation de retards que la compagnie ne peut plus rattraper, avait indiqué la direction vendredi, décidant de clouer ses appareils au sol.

«Nous ne pouvions continuer ainsi et cela nous a conduit au lock-out», a expliqué M. Joyce, évoquant des «demandes excessives» des syndicats alors que la compagnie perdait ainsi «15 millions de dollars australiens (16 millions de dollars US) par semaine».

Le vice-président de l'Union des pilotes, le capitane Richard Woodward, a estimé que la direction «a pris les passagers en otages».

Après la décision de l'instance d'arbitrage, syndicats et direction ont maintenant 21 jours pour tenter de rapprocher les points de vue.

Le Premier ministre australien Julia Gillard avait pris la décision relativement peu courante de faire intervenir un médiateur pour favoriser un règlement rapide du conflit et la reprise de l'activité.