Les appareils qui décollent et atterrissent à l'aéroport Montréal-Trudeau sont sous haute surveillance.

À la demande d'Aéroports de Montréal (ADM), la firme Lochard a installé huit micros dans les quartiers adjacents pour mesurer le bruit des avions. L'aéroport a également créé un comité consultatif pour suivre l'évolution du problème et chercher des solutions.

«La situation s'est améliorée de façon considérable depuis les années 1980, surtout en raison des changements technologiques, affirme la vice-présidente aux affaires publiques d'ADM, Christiane Beaulieu. Les moteurs sont plus silencieux et certains vieux appareils ne peuvent plus atterrir à Montréal-Trudeau.»

Il y a beaucoup plus de passagers qui passent par l'aéroport montréalais, soit 13 millions en 2010 comparativement à huit millions 10 ans plus tôt. Toutefois, le nombre de mouvements, c'est-à-dire de décollages ou d'atterrissage, n'a pratiquement pas augmenté. C'est que les transporteurs utilisent des avions plus gros, ou accroissent leur taux de remplissage.

La zone dans laquelle le bruit des avions peut représenter une nuisance, illustrée par la courbe NEF (Noise Exposure Forecast), a ainsi diminué comme peau de chagrin. Elle couvrait 81,9 kilomètres carrés en 1995, elle ne couvre plus que 27,2 kilomètres carrés actuellement.

Le problème, c'est l'urbanisation croissante. En 1940, l'aéroport était entouré de terres agricoles. Depuis, des quartiers résidentiels ont été construits, notamment au bout des pistes.

«Il n'y a pas moyen de faire autrement, les avions doivent décoller et atterrir dans l'axe des pistes, rappelle Mme Beaulieu. Et comme les avions doivent décoller le nez dans le vent, il n'est pas possible de changer l'axe des pistes.»

Les développeurs doivent respecter des normes plus sévères pour la construction de résidences dans les zones adjacentes aux aéroports, qu'on parle d'isolation, de fenestration, etc.

«Mais si vous voulez faire un barbecue dehors à 17 h 00, même si votre maison est bien bâtie, vous allez entendre les avions», note Mme Beaulieu.