Air Canada (T.AC.B) a déposé une plainte, jeudi, afin d'obtenir des dommages-intérêts du syndicat représentant ses 6800 agents de bord, lui reprochant de ne pas avoir négocié de bonne foi.

Le transporteur, qui n'a pas précisé combien il réclamait, estime que le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) n'a pas fait les efforts nécessaires afin d'obtenir la ratification de deux accords préliminaires ayant été négociés puis rejetés.

Dans le cadre de sa plainte pour pratique déloyale de travail, déposée auprès du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), Air Canada accuse le syndicat d'avoir accru ses demandes durant la dernière ronde de négociation et d'avoir «affiché des demandes qu'elle a présentées (...) comme étant suffisantes pour répondre aux exigences des membres».

Jeff Taylor, président de la composante d'Air Canada du SCFP, a estimé jeudi que la plus récente entente conclue avec la société aérienne, sous la menace d'une législation de retour au travail, était la meilleure possible.

«Nous avions une excellente entente, mais compte tenu des circonstances dans lesquelles nous négocions, avec la législation qui nous pendait au-dessus de la tête, voilà où nous en sommes», a-t-il cependant ajouté.

«Mes membres ont clairement fait savoir que ce n'était pas encore suffisant, et ils ont le droit de le faire, et je les respecte pour ça», a ajouté M. Taylor.

Air Canada et ses syndicats ont entretenu des relations houleuses pendant des années, même avant la restructuration de la société sous la protection de la loi sur les faillites, en 2003-04, et les concessions obtenues des travailleurs par le transporteur afin de réduire ses coûts.

La plainte a été déposée par Air Canada alors que des membres du syndicat manifestaient à l'Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal et devant le bureau de circonscription de la ministre fédérale du Travail, Lisa Raitt, à Milton, tout juste au nord de Toronto, après qu'une grève prévue eut été bloquée quelques heures avant qu'elle ne commence.

Le syndicat a annulé l'arrêt de travail après que Mme Raitt eut demandé au CCRI d'examiner le conflit entre les agents de bord et Air Canada.

La saisie du dossier par le CCRI suspend le droit de grève des travailleurs, au moins jusqu'à ce que l'organisme se soit prononcé sur le conflit.

La société aérienne a fait savoir jeudi matin qu'elle assurait tous les vols prévus à l'horaire, indiquant que ses activités se poursuivaient «normalement».

Par ailleurs, la police d'Ottawa recherchait jeudi un homme qui s'est présenté à la résidence d'un haut dirigeant d'Air Canada, mercredi soir, muni de ce qui semblait être une arme de poing.

La police a indiqué que l'homme n'avait pas menacé de tuer Duncan Dee, vice-président général et chef de l'exploitation chez Air Canada et principal porte-parole d'Air Canada durant l'actuel conflit de travail entre le transporteur aérien et le SCFP. Elle est sa recherche afin de lui parler, a-t-elle ajouté.

Les actions d'Air Canada ont terminé la séance de jeudi à 1,37 $ à la Bourse de Toronto, en baisse de deux cents, soit moins de deux pour cent, par rapport à leur précédent cours de clôture.