Alors qu'un appareil Global Express XRS de Bombardier entreprend une carrière militaire chez les Américains, un Challenger joue le rôle d'un avion suspect dans le cadre d'un exercice commun russo-américain.

Bombardier a annoncé hier que l'armée de l'air américaine avait acquis un appareil Global Express pour l'intégrer dans un système complexe de communications militaires, le BACN (Battlefield Airborne Communications Node) de Northrop Grumman. L'armée exploite deux autres appareils Global Express dans le cadre de ce système, mais il s'agit d'avions loués.

Le BACN permet notamment à des systèmes de communications distincts, utilisant des fréquences différentes, d'échanger des informations et des données. Les appareils Global Express, munis d'équipement perfectionné, servent à relayer les signaux. Comme ils peuvent voler à haute altitude, ils peuvent transmettre les données à bonne distance en dépit de la présence de montagnes, de ravins ou d'autres types de terrain difficiles.

Le Global Express, le plus luxueux des avions d'affaires de Bombardier, peut voler jusqu'à 15 545 mètres (51 000 pieds) d'altitude. Il coûte environ 53 millions US.

L'appareil acquis par l'armée de l'air américaine, qui sera connu sous la désignation militaire E-11A, sera essentiellement posté en Asie du Sud-Est.

«C'est une étape importante pour l'unité Avions spécialisés et Avions amphibies de Bombardier, a déclaré le vice-président des ventes et du marketing de cette unité, Derk Gilmour, par voie de communiqué. Nous sommes fiers que les avions de Bombardier servent l'armée de l'air américaine.»

Bombardier l'ignorait, mais un de ses appareils, un Challenger 604, a participé à un exercice commun de lutte antiterroriste au cours du mois d'août.

L'appareil, qui appartient à la société américaine de nolisement et de location d'avions CSI Aviation, a joué le rôle d'un avion suspect, apparemment détourné par des terroristes. Dans le cadre de l'exercice, il a cessé de répondre aux communications des contrôleurs en traversant le détroit de Bering. La Federal Aviation Administration et la Transportation Security Agency ont alors notifié les militaires américains. Les militaires russes ont aussi été mis au courant de la situation et les gouvernements des deux pays ont coordonné leurs efforts pour prévenir un attentat terroriste potentiel. Les Américains et les Russes ont ainsi dépêché des chasseurs pour intercepter l'avion suspect.

C'est la firme CSI Aviation qui a révélé l'existence de cet exercice commun afin de faire valoir la participation de son Challenger 604.

«C'est simplement un autre exemple qui montre comment CSI continue d'aider le gouvernement fédéral en nolisant et en louant des avions, a déclaré la vice-présidente des contrats spéciaux de la firme, Gretchen Collins, par voie de communiqué. Le gouvernement sait que chaque fois qu'il utilise les services de CSI, nous tenons nos promesses.»

Le Challenger 604 est un appareil un peu plus petit que le Global Express. Cet appareil n'est plus en production, mais son successeur, le Challenger 605, coûte environ 29 millions US.

D'autres missions

Le Global Express participe à d'autres missions militaires avec la Royal Air Force du Royaume-Uni, dans le cadre du système ASTOR (Airborne Stand-Off Radar). Raytheon a équipé cinq appareils Global Express de radars pour leur permettre d'effectuer des missions de reconnaissance. Au moins deux de ces avions ont été déployés au Moyen-Orient au cours des dernières années afin de survoler l'Afghanistan.