Les Québécois iront-ils bientôt en train se baigner à Old Orchard? L'idée d'un train entre Montréal et le Maine fait tranquillement son chemin des deux côtés de la frontière, même si la situation précaire des finances publiques américaines rend le projet difficile à réaliser à court terme.

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Le Maine a sondé le gouvernement du Québec l'automne dernier avec l'idée de relier la ville de Portland, Maine, à Montréal en train. Québec est intéressé au projet - qui relierait notamment les villes de Sherbrooke à Montréal -, mais sa priorité ferroviaire reste le train à grande vitesse Montréal-New York.

«Nous sommes intéressés à chaque projet pouvant améliorer le transport ferroviaire en Amérique du Nord, mais il reste plusieurs étapes à franchir avant que ce projet devienne prioritaire. Il faut avoir d'autres discussions avant de faire une étude de faisabilité», dit Harold Fortin, attaché de presse du ministre québécois des Transports, Sam Hamad.

Un plan plus vaste

«Le Maine a un plan plus vaste d'établir des liaisons ferroviaires avec d'autres États américains. Dans le cadre de ce plan, le Maine évalue aussi la possibilité d'établir un train vers Montréal qui serait particulièrement intéressant durant la période touristique estivale», dit Jean-Stéphane Bernard, délégué du Québec pour la Nouvelle-Angleterre.

Le député péquiste François Rebello a voulu relancer le projet cette semaine en tentant d'obtenir des appuis à Washington, dont celui du représentant du Maine à la Chambre des représentants, Michael Michaud.

«Avoir un train de passagers entre le Québec et le Maine renforcerait nos liens et pourrait créer des emplois et des revenus pour nos deux régions, a indiqué M. Michaud par courriel à La Presse Affaires. Même si ce projet comporte des avantages évidents, nous faisons face présentement à un environnement budgétaire qui le rend difficile à réaliser.»

Rebello confiant

François Rebello, qui veut convaincre les gouvernements de faire une étude de faisabilité, ne doute pas du succès éventuel d'un train entre Montréal et Portland. Le train ferait le trajet en six heures et demie, soit une heure de plus qu'un trajet en auto.

«Ce serait compétitif en matière de temps et c'est plus agréable de faire le trajet en train, dit le député péquiste de La Prairie, sur la Rive-Sud. Les jeunes Montréalais ont de moins en moins de voitures et il leur faut une autre solution s'ils veulent aller dans le Maine. Rendu à Portland, il y a un autre train qui fait la côte du Maine et qui va même jusqu'à Boston.»

François Rebello ne partage pas les inquiétudes de son homologue américain Michael Michaud sur les coûts du projet ferroviaire Montréal-Portland. «Ce n'est pas comme construire un train à grande vitesse, dit le député péquiste. En plus, les voies ferrées sont déjà utilisées par les trains de marchandises.»

Les deux élus se sont promis de discuter du projet avec le gouverneur du Maine, Paul LePage, au cours des prochains mois.