Le Bureau du taxi de Montréal propose l'imposition d'une «taxe de bienvenue» sur les transferts de permis de taxi pour relancer cette industrie, marquée par une baisse des revenus nets d'exploitation et des permis dont la valeur joue au yo-yo depuis trois ans. Les compagnies de taxi sont déjà contre.

Les recettes serviront à financer les projets de développement de l'industrie. Il s'agit d'une des recommendations du Bureau qui seront débattues en consultation publique à compter du 4 novembre prochain.

Pour un permis qui se vend 220 000, des droits de, disons, 1% seraient perçus par transaction, soit 2200$. La somme serait déposée dans un fonds, géré par des représentants de l'industrie. «On est vraiment à l'étape préliminaire», insiste Benoît Jugand, chef de division, responsable du Bureau du taxi et du remorquage.

Le fonds pourrait financer des études ou des recherches sur la pertinence de rendre obligatoire l'installation des caméras de sécurité dans les taxis, donne-t-il en exemple.

«On est contre, dit, catégorique, Dory Saliba, président de la section montréalaise du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi, qui représente les compagnies de taxi comme Taxi Hochelaga. On est assez taxé. L'essence est à 1,19$ le litre», souligne-t-il.

Il n'est pas précisé dans le document de consultation qui de l'acheteur ou du vendeur s'acquitterait des droits de mutation. En immobilier, c'est l'acheteur qui les défraie.

Si jamais la facture était refilée à l'acquéreur, on les entend grincer des dents, eux qui se plaignent de la cherté des permis.

Des permis au prix de 2006

À propos des permis, on observe beaucoup de volatilité dans leurs valeurs depuis trois ans. Dans le secteur centre de l'île, où se concentre 85% des permis de taxi de la région, le prix est descendu au cours de 2006, selon les données de la Commission des transport du Québec.

Le prix a aussi reculé à Laval et dans le secteur ouest de l'île de Montréal. Par contre, il a gagné du terrain à Longueuil et dans le secteur est de l'île.

Sur une période de cinq ans, entre 2006 et 2010, la croissance reste faible voire nulle dans la région, sauf à Laval où, la valeur a bondi de 36% depuis 2006 en raison, selon Serge Mâsse, président de Fintaxi, de l'arrivée du métro dans l'île Jésus.

Appartenant au Fonds de solidarité FTQ, FinTaxi finance l'achat de permis et de véhicules taxi.

«L'impact de la baisse des taux d'intérêt (sur la hausse des permis) n'a pas été majeure parce qu'elle est arrivée au moment où les revenus ont commencé à baisser», dit M. Mâssé. Il s'attend à une stabilisation des prix en 2011.

L'augmentation du prix de l'essence, la récession, la baisse du tourisme, la concurrence à la fois des transporteurs illégaux, du Bixi et de la navette d'autobus 747 entre Dorval et le centre-ville sont les raisons les plus souvent évoquées pour expliquer la baisse des revenues nets d'exploitation des chauffeurs de taxi.

Des permis aux prix volatils

Valeur des permis 2010 (entre parenthèses, la variation 2010/2006)

> Centre de Montréal 205 878$ (0,2%)

> Laval 226 667$ (36,4%)

> Longueuil 169 533$ (3,5%)